Traitement - Le médecin spécialiste en infectiologie à l'hôpital de Tamanrasset, le Dr Lyès Akhamokh, a mis en garde contre le grand déficit enregistré au niveau de cet établissement. Cette structure assure la couverture sanitaire d'une région sensible du pays car étant exposée à diverses maladies dont le sida, du fait de la détérioration de la situation sécuritaire dans des pays voisins. L'infectiologue, le seul spécialiste civil dans cet établissement hospitalier, a souligné la nécessité de doter de moyens nécessaires l'hôpital qui couvre l'ensemble de la wilaya (557 906 km0, soit le quart du territoire national) et un nombre de wilayas avoisinantes. Il a indiqué, à ce propos, que l'appareil de mesure de la CD4 (marqueur important de l'immunité) indispensable dans les différentes étapes thérapeutiques du sida «est en panne depuis un bon bout de temps». L'opération de mesure de la charge virale chez les personnes atteintes du sida (mesure du taux de virus dans le sang) n'a été effectuée qu'une seule fois depuis 2003, date de classification de l'hôpital de Tamanrasset parmi les centres nationaux de référence, en raison de l'absence de spécialistes en microbiologie. Il a qualifié cette situation d'«inadmissible». Face à l'exode que connaît la wilaya de Tamanrasset, en raison de la détérioration de la situation sécuritaire dans la région du Sahel, notamment au Mali, la wilaya reste exposée à la propagation de maladies infectieuses favorisées par la prostitution non protégée, précise le Dr Akhamokh. Pour faire face à cette situation, le Dr Akhamokh a estimé que la solution résidait dans la création d'annexes spécialisées dans le traitement de ces maladies devenues désormais «un problème social multidimensionnel» en particulier le sida, qui nécessite un suivi régulier et un traitement rigoureux. Ces annexes devront travailler en collaboration avec les Centres hospitaliers universitaires (CHU) qui possèdent l'expérience nécessaire et les moyens requis. Concernant le suivi psychologique des sidéens, la psychologue, Zahra Baalal, a indiqué qu'il s'agissait là d'un aspect fondamental pour toutes les étapes de la thérapie. La spécialiste en psychologie a énuméré, en outre, les problèmes sociaux qu'engendre cette maladie, notamment la dislocation de la famille et l'isolement de la personne atteinte. Elle n'a pas manqué d'affirmer que le mariage coutumier (orfi) répandu dans la région, était une cause majeure de la propagation de cette maladie.