Le costume nuptial de Tlemcen (extrême-ouest d'Alger) a été inscrit, hier, mercredi, par l'Unesco sur la Liste représentative du patrimoine culturel immatériel de l'humanité. Cela s'est fait à la faveur de la 7e session du Comité intergouvernemental de sauvegarde du patrimoine culturel immatériel qui se tient au siège de l'agence onusienne à Paris. Pour motiver sa décision, le Comité a affirmé que les rites et les savoir-faire artisanaux associés à la tradition du costume nuptial de Tlemcen ont été transmis de génération en génération par les hommes et les femmes de la communauté, et servent de marqueur d'identité locale. Les rites et les savoir-faire associés à la cérémonie du mariage dans la région frontalière de Tlemcen ont été inclus en 2010 dans une base de données nationale des biens culturels immatériels, gérée par le Ministère de la culture.Pour le directeur du Centre national de recherches préhistoriques, anthropologiques et historiques (CNRPAH), Slimane Hachi, qui a présenté le dossier algérien à l'Unesco, au nom de la ministre de la culture, «cela dénote du sérieux de ceux qui ont monté ce dossier, préparé avec minutie et mené avec diligence par le ministère de la Culture depuis plus de trois ans». «Cette consécration oblige l'Algérie et la communauté directement concernée à maintenir cette tradition du costume nuptial et à la transmettre fidèlement de génération en génération», a-t-il indiqué à l'APS. Le délégué permanent adjoint de l'Algérie à l'Unesco, Lahcène Bessikri a déclaré : «Cette inscription récompense, au-delà de Tlemcen et sa région, la perpétuation d'une tradition dont le socle est Amazigh, sauvegarde l'oralité et la valeur intrinsèque de l'artisan». Pour l'anthropologue Leïla Belkaid, c'est tout l'artisanat algérien que «nous avons la fierté de pouvoir faire connaître au monde aujourd'hui pour la première fois». «Il s'agit, fait rare, d'un artisanat citadin, en Algérie, l'art saharien ou rural étant le plus souvent privilégié, à juste titre parce ce sont des traditions extrêmement riches», a-t-elle indiqué. Le costume nuptial tlemcénien est le second bien immatériel algérien à être classé patrimoine culturel de l'humanité. En 2008, le même comité avait inscrit l'Ahalil dans le même chapitre. L'Ahalil, exprimé par des chants folkloriques typiques à la région de Timimoun (Sud), est une fête d'origine zénète célébrant la naissance du Prophète de l'islam et marquant l'attachement de la population à la tradition.