Résumé de la 2e partie - Arafat est longuement ovationné quand, au siège de l'ONU à New York , il conclut son discours ainsi : «Je suis porteur d'un rameau d'olivier et d'un fusil de combattant de la liberté. Ne laissez pas tomber le rameau de ma main.» Depuis leur départ forcé de Jordanie, les troupes de l'OLP ont trouvé refuge dans les nombreux camps palestiniens du Liban, où elles ont à nouveau un Etat dans l'Etat. De quoi mécontenter les chrétiens libanais qui s'inquiètent du rapprochement opéré entre les Palestiniens et les milieux druzes et chiites. Le 13 avril 1975, à Aïn Romanneh, un faubourg de Beyrouth, les Phalangistes de Pierre Gemayel, le leader chrétien, ouvrent le feu sur un autobus palestinien, faisant 27 morts. C'est le début de l'interminable guerre civile libanaise dans laquelle les Palestiniens jouent un rôle décisif. En mai 1977, les élections législatives israéliennes se soldent par la victoire surprise du Likoud. Menahem Begin, ancien terroriste, devient président du Conseil. Partisan convaincu de la colonisation dans les territoires occupés, rien ne semble le prédisposer à être un artisan de la paix. Or, dans le plus grand secret, son ministre des Affaires étrangères, Moshe Dayan, négocie au Maroc avec le vice-Premier ministre égyptien, Hassan Touhami, la tenue d'un sommet entre Menahem Begin et Anouar el-Sadate. Le 18 novembre 1977, le raïs débarque à Tel-Aviv. Le lendemain, il prononce un discours historique devant la Knesseth médusée avant d'aller prier à la mosquée El-Aqsa. Dans le monde arabe, c'est la stupeur et la consternation. Pour Arafat, c'est la catastrophe. Une paix entre l'Egypte et Israël permettra à Begin de durcir ses positions en ce qui concerne la question palestinienne et de rechercher un accord de paix séparé avec la Jordanie, seule patrie des Palestiniens à ses yeux. La signature, le 29 mars 1979, de la paix entre l'Egypte et Israël confirme ses craintes. Anouar El-Sadate, en échange du Sinaï, s'est contenté de vagues promesses sur l'octroi d'une forme très minime d'autonomie dans les territoires. Futur président de l'Autorité (autonome) palestinienne, Arafat a cette phrase qui sonne curieusement : «L'autonomie, c'est la permission de ramasser nos ordures.» Mais le pire est à venir. Car Menahem Begin est bien décidé à mettre à exécution un plan mûri de longue date : envahir le Liban et anéantir définitivement l'infrastructure militaire de l'OLP. Le prétexte en est l'attentat commis, le 3 juin 1982, à Londres contre l'ambassadeur israélien Shlomo Argov, par des tueurs du groupe Abou Nidal. (A suivre...)