Résumé de la 9e partie - Mme Lufts n'a pas perdu ses habitudes, notamment celle de surveiller Neil par la fenêtre quand il attend le car. Au moment où le car arrivait, Sandy apparut tout essoufflé, ses livres glissant de ses bras. Neil tenta de se faufiler vers une place dans le fond, mais Sandy l'appela : «Ici, Neil. Il y a deux places.» Le car était bruyant. Tous les enfants partaient le plus haut possible. Sandy ne parlait pas fort, mais on ne manquait pas un seul des mots qu'il prononçait. Il était surexcité. A peine assis, il annonça : «On a vu ton père aux actualités, au petit déjeuner. — Mon père ?» Neil secoua la tête. «Tu te fiches de moi ? — Non, c'est vrai. La dame que j'ai vue chez toi y était aussi, Sharon Martin. Ils se disputaient. — Pourquoi ?», Neil n'avait pas envie de poser de questions. ll n'était jamais sûr de pouvoir croire Sandy. «Parce qu'elle croit qu'il ne faut pas tuer les criminels et que ton père pense le contraire. Mon père dit qu'il a raison. Il dit que le type qui a tué ta mère doit griller.» Sandy répéta le mot avec emphase : «Griller !» Neil se tourna vers la fenêtre. Il appuya son front, contre la vitre froide. Il avait envie d'être à ce soir. Il n'aimait pas rester seul avec les Lufts. Ils étaient gentils avec lui, mais ils se disputaient beaucoup. M. Lufts allait au bar du coin, et Mme Lufts se mettait en fureur, même si elle essayait de le dissimuler devant Neil «Tu n'es pas content qu'ils tuent Ronald Thompson mercredi ? insista Sandy. — non..., enfin... je n'y pense pas», fit Neil à voix basse. Ce n'était pas vrai. Il y pensait. Il en rêvait aussi, toujours le même rêve. Il jouait avec ses trains en haut dans sa chambre. Maman était à la cuisine, occupée à ranger les provisions. Il commençait à faire nuit. Un de ses trains avait déraillé et il avait coupé le courant. C'était à ce moment qu'il avait entendu un bruit bizarre, comme un cri, mais pas très fort. Il avait descendu les escaliers en courant. Il faisait presque noir dans le salon, mais il l'avait vue. Maman. Ses bras essayaient de repousser quelqu'un. Elle faisait des bruits affreux, étouffés. L'homme serrait quelque chose autour de son cou. Neil était resté sur le pas de la porte. Il voulait l'aider mais il ne pouvait pas bouger. Il voulait appeler au secours, mais il ne pouvait pas émettre un son. Il s'était mis à respirer comme maman, des drôles de gargouillements, et puis ses genoux étaient devenus tout mous. L'homme s'était retourné en l'entendant et il avait laissé tomber maman. Neil tombait aussi. Il sentait qu'il tombait. Ensuite, la pièce était devenue plus claire. Maman était allongée par terre. Sa langue sortait, sa figure était bleue, ses yeux fixes. L'homme était agenouillé près d'elle maintenant ; il avait les mains sur sa gorge. Il avait levé les yeux vers Neil et s'était enfui, mais Neil avait pu bien voir son visage. Couvert de sueur et terrifié. Neil avait dû tout raconter aux policiers et reconnaître l'homme au procès. Ensuite, papa avait dit : «Essaie d'oublier, Neil. Souviens-toi de tous les jours heureux avec maman.» Mais il ne pouvait pas oublier. Il faisait toujours le même rêve et il se réveillait avec une crise d'asthme. (A suivre...)