C'est ce qu'a déclaré, hier, le moudjahid et ancien ministre de l'Information, Lamine Bechichi, devant un parterre de moudjahidine, écrivains, journalistes et historiens, lors d'une conférence de presse sur «l'information et la Révolution, en hommage à Aïssa Messaoudi». «Je me souviens que nous avions ramené à l'époque des valises contenant les enregistrements de Nador, que nous avions transportés à Oran et depuis nous ignorons ce qu'elles sont devenues. Je pense que ces archives sont aujourd'hui au niveau du ministère de la Défense». Lamine Bechichi, qui répondait à une question du romancier Amine Zaoui, a fait savoir que la question des archives a déjà été soulevée dans son livre intitulé La voix de l'Algérie révolutionnaire, qui sera dans les librairies en 2013. Avec un sens du détail aigu des noms, des dates et des lieux, rien n'échappe au conférencier qui a tenu à souligner qu'il ne pouvait parler que de ce qu'il avait vécu ou vu. En tout cas l'histoire de la Radio révolutionnaire, il la connaît sur le bout des doigts. Lamine Bechichi a rappelé certains détails, précisant que l'idée de la naissance de la Radio revient au service des Transmissions de la Révolution au mois d'octobre 1956.Tout a démarré avec un camion mobile qui émettait à partir du Rif marocain. Mais la radio clandestine n'aura duré que 9 mois. Cette radio, qui était diffusée quotidiennement deux heures à raison de trois fois par jour, a été interrompue en septembre 57 puis rouverte le 12 juillet 1959 avec une meilleure transmission. Le 12 juillet 1959 la radio «Voix de l'Algérie combattante» (en arabe : Sawt al Djazaïr al moukafiha) a émis de nouveau des émissions radiophoniques depuis Nador au Maroc avec comme slogan : «Ici la radio de l'Algérie combattante», ou bien «La voix du Front de libération s'adresse à vous, du cœur de l'Algérie». L'inauguration a été faite par M'hamed Yazid et Saâd Dahleb. Cette radio a pu échapper aux tentatives des forces coloniales françaises visant à brouiller son signal. L'invité du Forum d'El Moudjahid, a souligné en outre le rôle de la radio clandestine. La «Radio de l'Algérie libre et combattante» est considérée comme un noyau de la Radio algérienne, qui fut une arme efficace pour les révolutionnaires.» Cette radio, qui a débuté en 1956 à Oujda, au Maroc, puis transférée après une période d'arrêt de transmission à Nador, au nord du Maroc, était un moyen de réconforter le peuple algérien pour lutter contre la terreur, la misère et la marginalisation». Ce réseau de transmission secret a pu également accomplir sa mission d'information et de propagande et porter haut la voix de l'Algérie à travers de nombreuses capitales arabes, notamment le Maroc, la Tunisie, la Libye, l'Egypte, la Syrie et bien d'autres pays à travers le monde.