Avec la guerre civile en Syrie, les milices en Somalie et les représailles des talibans au Pakistan, 2012 a été l'année la plus meurtrière pour la profession depuis les années 1990, selon Reporters sans frontières et le Comité pour la protection des journalistes (CPJ). Cette année, 88 journalistes ont été tués dans le monde dans le cadre de leur travail, souligne RSF, un record depuis la première publication de son bilan annuel en 1995. Le CPJ donne, quant à lui, le chiffre de 67 morts, ce qui représente également un record depuis que l'organisation a commencé à référencer ces décès en 1992. «Le nombre historiquement élevé de journalistes tués en 2012 est principalement imputable au conflit en Syrie, au chaos en Somalie et à la violence des talibans au Pakistan», a déclaré Christophe Deloire, secrétaire général de Reporters sans frontières. Toutefois, c'est en Syrie que le bilan a, de loin, été le plus lourd, 28 reporters y ayant péri selon le CPJ, 17 selon RSF. Quatre journalistes étrangers ont été tués en Syrie. En Somalie, terrain d'instabilité politique depuis une vingtaine d'années, 18 journalistes sont morts, deux fois plus qu'en 2009 qui était jusqu'à présent l'année la plus meurtrière pour ce pays. Dix journalistes ont, par ailleurs, perdu la vie au Pakistan, frontalier de l'Afghanistan et qui entretient des relations très tendues avec son voisin indien.