Négligence fatale - En cette nuit du 4 au 5 mai 2007, de fortes pluies avec des vents très violents s'abattent sur la ville de Douala (Cameroun). Il est minuit à Alger (10h locales) quand le Boeing 737-800 décolle de l'aéroport international de Douala. Il doit effectuer le trajet à destination de l'aéroport international Jomo-Kenyatta de Nairobi où il devrait arriver vers 6 heures 10, avec 114 personnes (105 passagers et 9 membres d'équipage). Quelques minutes à peine après son décollage, il disparaît des écrans radars. Malgré les réserves de la tour de contrôle par rapport au temps, le pilote de Kenya Airways décide de décoller. Mais, peu après, le contact avec la tour de contrôle se rompt. Au petit matin du 5 mai, la nouvelle se répand à travers le monde et des équipes de recherches au départ de Douala et de Yaoundé sont déployées sur l'itinéraire que devait emprunter l'avion. Dans un premier temps, les équipes de recherches se dirigèrent vers les provinces du Sud, notamment à Kribi et Mvengue, à près de 200 km de Douala. Sur place, des pêcheurs de Kribi rapportèrent qu'ils avaient entendu une explosion au large de la ville dans la nuit. On commença alors à penser que l'avion s'était abîmé en mer. Mais aucune trace de l'épave ne fut trouvée. Ce n'est qu'en début de soirée du 6 mai 2007 qu'un chasseur de la région de Douala découvrit le lieu du crash à Mbanga Pongo, une mangrove située à moins de 5 km du bout de la piste de l'aéroport. Les corps méconnaissables et pour la plupart calcinés, étaient éparpillés sur des kilomètres de marais. Aucun des passagers ne survivra au crash. Les difficultés pour retrouver ce site étaient dues essentiellement à la végétation abondante sur le lieu de l'accident qui n'a pas permis aux avions de recherche qui l'avaient survolé, de le remarquer. Les résultats officiels de l'enquête technique, ouverte quelques jours après l'accident, ont été rendus publics en mai 2010. Ils révèlent que l'équipage du vol 507 de Kenya Airways avait été victime d'une désorientation spatiale, après que le commandant eut négligé les procédures de vol et fait preuve d'une collaboration insuffisante. L'enquête révèle en outre qu'à partir de 1 000 pieds (305m) d'altitude, le pilote relâche les commandes de l'avion pendant 55 secondes, sans avoir au préalable branché le pilote automatique qu'il annonce pourtant comme étant en marche. Mais, assis à ses côtés, le copilote (âgé de 23 ans) «qui est de nature réservée, n'attire pas l'attention du commandant de bord sur ces erreurs de pilotage». Une retenue qui s'avérera fatale.