Voyage - Le Festival international de musique andalouse et des musiques anciennes, dans sa 7e édition, se poursuit à la salle Ibn Zeydoun, avec le passage sur scène de troupes venues d'Europe et d'Asie. La soirée d'hier a été marquée par le passage de Hassan Tabar, un musicien et ethnomusicologue iranien, venu gratifier le public d'une belle prestation de musique persane, «une musique, selon lui, qui puise sa sève dans les tréfonds de la culture et l'histoire persane». Lors du récital qu'il a donné et dans lequel il s'est illustré d'une façon distinctive et dans un style propre à lui, plein de subtilité et sur fond d'authenticité, Hassan Tabar, a eu recours, pour les besoins de sa performance musicale, au santûr, un instrument de musique persane, ancien et chargé d'histoire, puisqu'il se réfère à l'histoire musicale de l'Iran, plusieurs fois millénaire. C'est ainsi que le récital a eu lieu et s'est déployé autour de cet instrument historique et mythique, qu'est le santûr, et au cours duquel il a donné des explications au public sur son instrument, ses origines et les fondamentaux de la musique classique persane. C'était un moment de découverte pour le public, de partage aussi et également de divertissement, car l'assistance s'est délectée des sonorités que peut procurer cet instrument à cordes qui appartient à la famille des cithares sur table. Cet instrument dont la conception est proche du qanûn (un instrument répandu en Méditerranée, est une cithare orientale se jouant avec les doigts munis d'onglets en pinçant les cordes, alors que le santûr se joue à l'aide de deux petits marteaux (mezrab en persan ou en turc) placés entre les doigts a suscité l'intérêt du public qui y a prêté une attention particulière au jeu, et l'a ravi. Le public émerveillé s'est laissé emporter par des sons venus d'ailleurs sur des morceaux choisis de la musique persane classique et ancienne. Pendant toute la démonstration qui s'est voulue didactique, puisqu'à chaque composition, Hassan Tabar, qui est passé maître dans le maniement du santûr, a été transporté dans l'histoire et dans ce pays qu'est l'Iran. L'histoire est chargée de légendes et de référents culturels, et ce, à travers le santûr qui, typique et attrayant, murmure des sons doux, des mélodies pleines de magie. Tout au long de la démonstration, le santûr qui génère des sonorités mélodiques, a ponctué et rythmé l'ambiance. Plus tard, lors de la deuxième partie de la soirée, le public a vu sur scène Malek Chelloug et son ensemble qui ont gratifié l'assistance d'un récital de musique arabo-andalouse, et ce, dans le genre malouf. Le jeu, comme le veut la tradition de ce type de musique, est recherché, élégant. L'originalité du jeu, c'est l'introduction d'un guitariste à un ensemble instrumental conventionnel. Cela a donné lieu à une prestation bien agréable.