Manifestation n La 2e édition du Festival international de musique arabo-andalouse et des musiques anciennes s'est ouverte, hier, lundi, à la salle Ibn Zeydoun (Riad el-Feth). La soirée d'ouverture a été marquée, en première partie, par un récital de chants andalous, animé par Nadia Benyoucef. Accompagnée par l'ensemble régional d'Alger placé sous la direction de Mokdad Zerouki, Nadia Benyoucef a présenté, pour la première fois de sa carrière artistique, une nouba complète dans le mode ghrib. S'étant distinguée par une belle prestation musicale, elle a su interpréter, le temps d'un récital, de jolies chansons, émerveillant ainsi le public qui, lui, n'a pas hésité, tout au long, du concert, à la gratifier d'applaudissements. L'interprétation était soutenue, relevée, élaborée, pleine. Le chant illustré par une voix prenante était exquis, serein, avéré. Ensuite, Hassan Tabar, instrumentiste persan, a entraîné, dans un deuxième temps, l'assistance, nombreuse, dans un monde fait de mélodies et de modes. Sur son instrument de musique, le sentour (un instrument de musique typiquement persan semblable au qanûn, mais qui se joue avec de petits bâtonnets en métal), qu'il exécutait soigneusement et avec doigté avec ses petites baguettes métalliques, il a orchestré de magnifiques et somptueuses envolées mélodiques. Son jeu était régulier, fascinant, calme, achevé et d'une précision remarquable. Il était accrocheur. C'était une démonstration sûre et de virtuose, tant le toucher était aisé et approprié, proposant des instants à la fois oniriques et pleins d'allant, voire de poésie. Le festival international de musique arabo-andalouse qui s'étale jusqu'au 13 décembre accueille des formations musicales algériennes (Gharnata, El-Andaloussia, Dienadia, Erachidia…) lauréates des festivals nationaux comme le festival de la musique arabo-andalouse. S'ajoutent à cela interprètes et ensembles étrangers des musiques anciennes comme la musique classique, populaire, rituelle ou encore religieuse, comme l'ensemble de musique arabe de l'opéra du Caire, Broken consort de Tours (musique anglaise du XVIe et XVIIe siècles), Ross Daly Quartette (musique crétoise), Juan Carmona (musique flamenco), Naseer Shamma (Irak), musique de la renaissance et du baroque… En marge de ce festival, les organisateurs ont prévu une série de séminaires relatifs à la musique arabo-andalouse. Ainsi, des professionnels, voire des professeurs de musique andalouse comme Gouja, Aydoun Ahmed (Maroc) ou encore Hamdan Hadjadji (Algérie) animeront des conférences à l'Institut supérieur de musique autour de ce patrimoine musical et de ses influences diverses. Par ailleurs, des master-class regrouperont les étudiants de l'Institut national supérieur de musique avec des membres des associations marocaines et tunisiennes et du trio Chagar de France. Enfin, la soirée de clôture sera assurée par l'ensemble national algérien de musique andalouse et l'association Chabab El-Andalous de Rabat, qui présenteront le fruit d'une résidence artistique.