Résumé de la 3e partie - Ali appelle Samira sur son portable demandant après Farida qui fait dire qu'elle n'est pas là. Pour elle, le jeune homme est un épisode qui s'est terminé avant d'avoir commencé. Après une nuit agitée, Farida se réveille plutôt mal en point. S'étirant dans son lit, elle se dit que c'est une aubaine que ce soit un vendredi, journée de congé. Elle aurait eu beaucoup de mal à suivre ses cours. Elle entend un crissement sous la porte. Se redressant, elle jette un coup d'œil et voit une feuille blanche pliée en quatre que quelqu'un vient de glisser. «Sûrement le gardien», pense-t-elle en se levant. Saisissant la feuille, elle lit le message : «Amine vous attend dehors.» Très surprise, elle regarde l'heure. Il est à peine 9h, trop tôt pour des visites, mais qu'importe ! Son émotion est beaucoup trop forte pour qu'elle se permette le luxe de s'arrêter à ce genre de considérations. Maintenant, il n'y a plus aucun doute dans son esprit : Amine était là pour elle la veille au soir. Bonheur, peur et inquiétude, un mélange de sensations qui s'emparent d'elle en même temps et qui la mettent dans un état d'extrême nervosité. Respirant un bon coup, elle se prépare à sortir. Un quart d'heure plus tard, la jeune fille est dehors. Un grand sourire illumine spontanément son visage à la vue de Amine portant un grand bouquet de roses. Elle va vers lui et ne peut s'empêcher de tressaillir quand il effleure sa main par inadvertance en lui remettant le bouquet. «Bonjour Farida, comment vas-tu ?» «Merci», dit-elle en prenant le bouquet. «Elles sont très belles, vraiment !» «Je n'ai pas oublié à quel point tu aimais les fleurs et je voulais qu'elles soient le symbole de nos retrouvailles.» De plus en plus étonnée, Farida constate à quel point son cousin a changé. Une expression de maturité, empreinte d'un soupçon de dureté, se dégage de son visage. Quelque chose qu'elle n'arrive pas à définir ajoute un plus qui fait de lui un homme. Ce n'est plus ce garçon juvénile qui s'efforçait de se donner une contenance. A-t-elle changé elle aussi au cours de ces dernières années ? Certainement, mais à quel point ? Il n'y a que lui qui peut le lui dire, pour l'instant, il la regarde fixement. D'abord d'un regard neutre ensuite avec une tendresse mêlée de désir. «Tu m'as manqué», dit-il. Elle rougit intimidée. «Tiens, fait-il remarquer avec un sourire, tu est devenue timide. Et en plus avec moi ?» De plus en plus gênée, elle ne dit rien. «Ça te dirait de venir prendre le petit-déjeuner avec moi ?», propose-t-il ensuite en la regardant avec beaucoup de douceur. Elle acquiesce : «Oui, mais tu dois m'attendre le temps que j'aille mettre les fleurs dans un vase.» Les couloirs de la cité universitaire sont encore déserts. Tout le monde dort ou bien traîne dans les chambres. Revenant sur ses pas après avoir mis les roses dans un vase, Farida croise Samira juste au moment où celle-ci sortait de sa chambre. «Bonjour, où vas-tu de si bon matin ? Je venais justement chez toi. Je pensais qu'on prendrait le café ensemble.» «Désolée, je dois sortir. Amine m'attend dehors.» «Amine , si tôt ?» Samira écarquille les yeux. Taquinant son amie, elle poursuit : «On dirait qu'il a l'intention de rattraper toutes les années perdues.» «On dirait oui», Farida poursuit son chemin. Son amie la retient par le bras : «Attends Farida. Avant que tu ne sortes, j'ai quelque chose à te dire.» Levant les yeux vers son amie, Farida s'aperçoit qu'elle a un air soucieux. (A suivre...)