New Delhi est depuis longtemps considérée comme «la capitale du viol en Inde». La ville a enregistré en 2011 plus du double d'affaires d'agressions sexuelles que Bombay et les femmes font beaucoup plus attention qu'ailleurs lorsqu'elles se déplacent la nuit ou dans les transports publics. Mais le viol collectif le 16 décembre d'une étudiante a fait monter d'un cran le déjà vif sentiment d'insécurité des femmes. Dans les jours qui ont suivi l'agression, le professeur d'autodéfense Anuj Sharma a reçu une série d'appels de femmes voulant prendre des cours dans son centre. Ce dernier montre comment se dégager de l'emprise d'un assaillant et le mettre hors d'état de nuire avec un coup de poing ou un coup de pied bien placé. Des femmes avaient fait une demande de licence de port d'armes. Les ventes de bombes au poivre s'envolent. Certaines entreprises dans le secteur de la sous-traitance ont aussi commencé à renforcer la sécurité pour le personnel féminin ayant des horaires de nuit. Des voix s'élèvent pour condamner l'absence de protection offerte par les pouvoirs publics. En 2011, 24 206 affaires ont été enregistrées en Inde, mais ces chiffres ne dépeignent que très partiellement la réalité. Par ailleurs, les cinq hommes poursuivis pour le viol de l'étudiante le 16 décembre dernier vont comparaître aujourd'hui pour la première fois devant un tribunal, la justice ayant annoncé qu'elle disposait de preuves médico-légales de leur implication.