Constat - Les mauvaises habitudes alimentaires sont les premières causes ayant entraîné l'émergence des maladies non transmissibles en Algérie et particulièrement chez les jeunes étudiants. Cette population est portée sur la consommation rapide et à petit prix au point de perdre de vue l'enjeu essentiel qui est l'équilibre alimentaire. Il y a ainsi urgence à voir les choses en face puisque toutes les études le prouvent : il y a une relation étroite entre l'alimentation et l'émergence des maladies non transmissibles chroniques. Chez cette population, le premier incriminé est, de toute évidence, le restaurant universitaire qui continue à souffrir d'une mauvaise réputation, suivi des fast-foods. Les résultats de l'enquête réalisée en mai dernier par un groupe de chercheurs du Centre de recherche en alimentation, nutrition et santé de l'Université Mentouri de Constantine sont d'ailleurs significatifs : «Seule la consommation de corps gras et produits sucrés est corrélée positivement à l'indice de masse corporelle quel que soit le sexe» de l'universitaire. Ce n'est donc pas étonnant si près de 18 % des jeunes en milieu universitaire sont en surcharge pondérale. Une enquête préliminaire dans des établissements scolaires d'Oran vient, de son côté, confirmer cette tendance. 21 % des élèves ont un surpoids et 18 % présentent un retard staturo-pondéral, selon ladite étude. Les principales causes de la progression de ce phénomène restent le changement des habitudes alimentaires. Il faut cependant noter que les jeunes Algériens sont à la fois sujets à l'obésité, mais aussi au retard staturo-pondéral, les deux phénomènes étant intimement liés à la nutrition. Une autre étude sur «la consommation des fruits et légumes chez les adolescents» menée par un groupe de chercheurs du laboratoire de nutrition clinique de l'Université d'Oran, révèle que seulement 41 % consomment un seul fruit par jour et 11 % un fruit par mois. Ils sont 65 jeunes âgés de 12 à 17 ans à avoir participé à cette enquête. La cherté des fruits est la première raison de ce déséquilibre nutritionnel chez ces jeunes. Beaucoup reste à faire, en outre, pour améliorer la qualité et l'hygiène alimentaire dans nos établissements universitaires. Ce critère figure en tête de liste des insatisfactions souvent citées par nos universitaires. Il faut savoir qu'au moins 5 000 cas d'intoxication alimentaire collective sont enregistrés chaque année à travers le pays, selon le directeur général de l'Institut national de la santé publique (INSP). Le Dr Mohamed El-Kamel Kellou qui intervenait à l'occasion du 1er Congrès international de la Société algérienne de la nutrition (SAN) a insisté sur la nécessité de respecter les règles d'hygiène alimentaire et du contrôle de toute la chaîne alimentaire (production, transport, stockage jusqu'à la consommation). «L'élaboration d'une véritable stratégie de lutte contre les maladies non transmissibles liées aux facteurs de l'alimentation et de la nutrition, actuellement au stade de la réflexion», s'impose, selon le Dr Kellou. Il estime que cette réflexion sera basée sur un ensemble de maladies liées à la nutrition et à l'alimentation qui ont été recensées et qui sont le diabète, l'hypertension artérielle, les maladies cardiovasculaires, le cancer, l'obésité ainsi que d'autres maladies non transmissibles.