Cauchemar - Des travailleurs étrangers kidnappés ont été enveloppés d'explosifs et installés dans des camions piégés jeudi, lors de l'assaut des forces l'ANP. C'est ce qu'a raconté ce matin la femme d'un des otages philippins. Ruben Andrada avait commencé à travailler quelques jours plus tôt sur le site gazier d'In Amenas, quand celui-ci a été envahi, a expliqué la femme de l'ouvrier. «Ils lui ont mis une bombe sur lui, comme un collier», a affirmé Edelyn Andrada dans une interview à la station de radio de Manille DZMM. Elle a précisé que l'incident avait eu lieu durant l'opération de sauvetage. «Heureusement, la bombe installée dans le camion n'a pas fonctionné. Les bombes dans les autres véhicules ont été déclenchées et des gens sont morts», a-t-elle ajouté, précisant que son mari était depuis soigné à l'hôpital. D'autres témoignages sur l'épreuve subie par les otages en Algérie commencent à émerger, comme celui de Jojo Balmaceda, employé par le géant pétrolier BP qui a raconté à la télévision locale comment il avait réussi à s'échapper. Jojo Balmaceda et trois autres ouvriers philippins ont été pris en otage sous la menace d'armes à feu alors qu'ils arrivaient au travail. Ils ont été ligotés puis jetés dans un camion avec d'autres otages japonais et malaisiens, selon la chaîne GMA. Balmaceda a réussi à s'échapper quand le camion a été touché par une explosion mais un tir l'a atteint à la tête et a affecté son audition, selon la même chaîne. «Après, je me suis enfui, craignant que le véhicule n'explose. Puis, j'ai perdu connaissance. Quand j'ai repris mes esprits, j'étais déjà à l'hôpital», a déclaré Jojo Balmaceda lors d'une interview au téléphone. Un otage français a, pour sa part, témoigné qu'il était resté 40 heures sous son lit. « Je suis resté caché pendant presque 40 heures dans ma chambre. J'étais sous le lit j'ai mis des planches un peu partout au cas où. J'avais un peu de nourriture, un peu à boire, je ne savais pas combien de temps cela allait durer», a témoigné sur la radio Europe 1 Alexandre Berceaux, l'un des Français employés de la société CIS Catering. Lors de la prise d'otages mercredi matin, «j'ai entendu énormément de coups de feu. L'alarme qui nous dit de rester au lieu où nous sommes était en route. Je ne savais pas si c'était un exercice ou si c'était vrai», a-t-il relaté. A la quarantième heure, il déclare que quelqu'un lui a ordonné d'ouvrir la porte de sa chambre. «C'étaient des militaires habillés en vert. Je pense que c'étaient des militaires algériens», a-t-il dit, encore sous le choc. «Ils étaient avec des collègues. C'est comme cela que j'ai reconnu sinon je n'aurais jamais ouvert», a ajouté ce témoin.