Ratage - Il ne pouvait y avoir pire scénario que celui avec lequel les Verts ont débuté cette édition de la CAN. La défaite face aux Tunisiens compromet, on ne peut plus, leurs chances de passer aux quarts de finale, mais remet également en doute les certitudes affichées jusqu'ici par le sélectionneur national Vahid Halilhodzic. Ce dernier, faut-il le reconnaître, a été dominé par son homologue Sami Trabelsi, notamment en seconde mi-temps où la Tunisie a recadré son jeu pour mieux contenir son adversaire de la soirée. Cela, même si les Verts avaient bien débuté la partie, en se montant plus entreprenants que leurs adversaires, plutôt craintifs et attentistes. Les Tunisiens ont été frappés d'un coup dur, après le quart de jeu, en se séparant de l'attaquant Jemaâ qui se blesse sur un dégagement de Belkalem. Les Algériens tentent de construire, mais les Tunisiens hachent le jeu par leurs interventions sur le porteur du ballon. Les Aigles de Carthage refusaient de jouer, et le fait qu'ils ne se sont procuré leur première occasion qu'à la 42' en est la parfaite illustration. En seconde période, et au moment où on s'attendait à mieux de la part des hommes de Halilhodzic, les Tunisiens reviennent avec de meilleures intentions et une envie de préserver plus longtemps le ballon, avant que ne vienne cette dernière minute avec ce but «assassin» de Msakni. De par les avis unanimes, et surtout ceux des spécialistes, les Algériens ont failli sur le plan tactique. D'ailleurs, le fait que le coach national ait évolué, d'entrée de jeu, avec 7 joueurs à vocation défensive a laissé planer le doute. Face à des Tunisiens cuits physiquement avant même cette partie, il fallait oser en attaque, et mettre en place un schéma tactique porté beaucoup plus vers l'offensive. Avec trois récupérateurs (Mostefa, Lacen et Guedioura), et deux milieux de terrains excentrés, il était difficile d'alimenter le seul attaquant de pointe, Slimani en l'occurrence, mis à rude épreuve devant des défenseurs tunisiens «costauds». Cela a obligé ce dernier à revenir, à moult reprises, jusqu'à la zone médiane, pour récupérer la balle et tenter de porter le danger vers la cage de Benchérifia. Il avait besoin d'aide en attaque, mais le coach national n'a jugé utile de lancer Soudani que dans les dernières 20 minutes. Kadir et Feghouli, qui jouaient sur les deux flancs de l'attaque, ont sombré et étaient loin, voire très loin, du niveau requis et attendu d'eux. Ce qui manquait aux joueurs algériens dans cette rencontre, était incontestablement un meneur de jeu de métier, pour évoluer juste derrière Slimani, d'autant plus que la défense tunisienne s'est montrée très lourde dans cette rencontre. Autre point qui a joué en défaveur des Algériens, toujours selon les mêmes avis, c'est l'emplacement des joueurs sur le terrain, puisqu'un grand vide était laissé notamment en milieu de terrain. Chose que le sélectionneur tunisien, Sami Trabelsi, a constaté, et c'est pour cette même raison qu'il a aligné Oussama Derragi pour épauler Msakni, le buteur de la soirée, et trouver la faille. Il n'y qu'à revoir l'action du but pour constater l'emplacement défaillant des joueurs algériens, où Lemmouchia, le plus proche de Msakni, avait laissé un espace de 9 mètres à son vis-à-vis. En somme, c'est une défaite purement tactique pour l'Algérie. Halilhodzic est aujourd'hui dos au mur et doit revoir sa copie s'il espère faire passer le premier tour à son équipe, lui qui avait déjà annoncé la couleur avant le départ en Afrique du Sud en déclarant que «si l'équipe sera éliminée dès le premier tour, ce ne sera guère une surprise». A méditer.