De nos envoy�s sp�ciaux � Rustenburg, M. Bouchama, A. Andaloussi et S. Sid Ce n�est jamais �vident de lancer sa campagne par un duel entre voisins. Et cet Alg�rie-Tunisie, comptant pour la premi�re journ�e du groupe D, celui qualifi� de la mort par nombre d�observateurs, programm� ce soir au Royal Bafokeng Stadium de Rustenburg ne sera certainement pas diff�rent des pr�c�dents derbies propos�s par le calendrier d�un tournoi international majeur. Rappelons-nous le dernier Maroc-Tunisie lors de la 28e �dition de la Coupe d�Afrique des Nations organis�e conjointement par le Gabon et la Guin�e �quatoriale. Un m�morable combat entre deux s�lections qui avaient tout donn�. En fin de compte, les Aigles de Carthage ont eu le dernier mot, sur le fil, � l�issue d�un match qui a donn� lieu � des regrets aussi bien chez le vainqueur que chez le vaincu. Les Tunisiens de Sami Trabelsi qui nourrissaient l�espoir de refaire le coup du CHAN-2011 au Soudan sont tomb�s d�s le tour suivant, alors que les Marocains, venus avec l��toffe du tombeur de l�Alg�rie, ne franchiront m�me pas le premier obstacle. Ce soir, � Rustenburg, les m�mes interrogations graviteront dans les esprits des protagonistes : cette affiche maghr�bine pour le moins in�dite profitera-t-elle � ses animateurs au soir du 10 f�vrier prochain au FNB Stadium de Johannesburg ? Jamais, en effet, deux �quipes nord-africaines n�ont b�n�fici� des faveurs des pronostiqueurs et des observateurs qui font de l�Alg�rie et de la Tunisie deux grands favoris � la cons�cration supr�me. Les Alg�riens au b�n�fice de leur marge de progression extraordinaire depuis que Halilhodzic a repris ses affaires techniques (22e au classement Fifa) et les Tunisiens gr�ce en partie � la domination de leurs clubs, l�ES Tunis en particulier, des comp�titions continentales. S�il est vrai que la C�te d�Ivoire, qui fait partie du groupe de la mort, est le puissant favori du tournoi, les deux �quipes maghr�bines ne manquent pas d�arguments pour triompher. En se donnant la r�plique ce soir, d�entr�e de la comp�tition, elles n�auront pas d�alibi : vaincre est leur mot d�ordre, se qualifier au prochain tour, leur objectif. Comment ? Les deux s�lectionneurs, Halilhodzic et Trabelsi, tiennent au secret leur strat�gie. Mais, sans �tre clerc, celle-ci reposera sur des sch�mas, des hommes et un zeste de bonne chance. Des sch�mas et des hommes Ce sont deux �quipes modernes qui se pr�senteront sur la synth�tique pelouse du Royal Bafokeng Stadium, ce soir. Leur mode de jeu est presque semblable. Du 4-4-2 revu et corrig�. Les hommes qui l�appliquent sont d��gale valeur professionnelle, avec n�anmoins une plus-value remarquable chez les Tunisiens concernant l�exp�rience des terrains africains. Le groupe Alg�rie est � 95% novice en la mati�re. Seuls Halliche, Bouazza, Lemouchia et Bezzaz �taient inscrits sur la liste emmen�e par Sa�dane en Angola, en 2010. Le premier a �t� vir� du QG des Verts � la veille du premier match face au Malawi alors que le second se blessera gravement d�s sa premi�re apparition. Ce d�ficit ne concerne pas exclusivement les acteurs sur l�aire de jeu. L�exp�rience des comp�titions continentales profite �galement � l�entra�neur tunisien, Sami Trabelsi, qui �trenne sa deuxi�me CAN de suite avec en sus un CHAN r�ussi en 2011 � la t�te d�un groupe de joueurs qui n�a pas tellement boug�. Cette stabilit�, son homologue alg�rien, Halilhodzic, ne l�a pas. Lui qui avait certes pris part � la CAN- 2010 o� il a dirig� 3 matches (contre 4 pour Trabelsi lors de la derni�re �dition) et qui de surcro�t change compl�tement de registre (les El�phants �taient des favoris alors que les Alg�riens arrivent en Afrique du Sud dans la peau d�un outsider) et de profil (l��quipe alg�rienne est en phase de reconstruction contrairement � la C�te d�Ivoire qui disposait d�un team arriv� � maturit�). Ces petites diff�rences auront leur impact sur la gestion des troupes, probablement moins des cons�quences sur l�issue des matches o� le r�sultat est l�aboutissement d�un travail men� sur le terrain. Et � ce jeu, nombre de points plaident pour une prestation de premier ordre et une issue positive pour les camarades de Feghouli. La fougue n��tant pas la seule vertu de cette s�lection alg�rienne, il est clair que la forme actuelle des �l�ments comme Kadir, Guedioura et autre Medjani offre des gages de r�ussite suffisants � Halilhodzic et ses collaborateurs afin de mettre en place ce plan de salut, ces trois points essentiels ouvrant le chemin vers les quarts de finale. Du comportement de ses joueurs ainsi que celui des �l�ments venus � la CAN avec de lourds d�ficits physiques et comp�titifs d�pendra l�issue de ce derby, le premier en phase finale d�une Coupe d�Afrique entre les deux formations. M. B. Bakary Papa Gassama au sifflet C�est un Gambien, Bakary Papa Gassama, qui officiera, ce soir au RBS de Rustenburg, le derby maghr�bin entre l�Alg�rie et la Tunisie comptant pour la premi�re journ�e (groupe D) de la CAN-2013. Bakary Papa Gassama, n� le 10 f�vrier 1977, est un international depuis 2007. Il a offici� dans de nombreuses comp�titions continentales � l�instar du CHAN 2011, la CAN 2012 et les JO 2012. Le commissaire au match sera le B�ninois Anjorin Moucharafou, pr�sident de la FBF. Les �quipes probables Alg�rie : M�Bolhi, Cadamuro (Mostefa), Mesbah, Carl Medjani, Belkalem, Lemmouchia (Mostefa), Guedioura, Lacen, Feghouli, Kadir, Slimani. Tunisie : Ben Cherifia, Iffa, Hichri, Abdennour, Chammam, Mouelhi, Traoui, Hammami, Khlifa, Y. Msakni, Jema�. MEDHI LACEN (CAPITAINE DE L�EN) : �Gagner pour �viter tout calcul� Le capitaine et stabilisateur de l��quipe nationale est de retour apr�s un repos forc� d� � une fatigue engendr�e par la charge de travail durant le stage de pr�paration sp�cifique � la CAN. Le milieu d�fensif de Getafe (Espagne) semble avoir retrouv� ses forces. Lors d�un point de presse hier, il affirmait que sa blessure fait d�sormais partie du pass�. Dans ses propos, Lacen laisse entendre que l'ensemble des joueurs piaffent d'impatience pour d�buter la comp�tition. Comment jugez-vous votre forme physique et celle du groupe ? Il n�y a pas � s�inqui�ter. Je me sens en parfaite forme, j�ai compl�tement retrouv� mes sensations sur le terrain. Lors de la derni�re s�ance d�entra�nement effectu�e sur le stade principal, contre Platinum Stars, le coach a fait tourner l�effectif. Cela lui a permis d�avoir une id�e sur tout le monde en pr�vision du match face � la Tunisie. On fait tout pour �tre pr�ts. J�estime qu�on sera pr�ts pour ce premier match de la CAN. Ce sera certainement un match tr�s disput� On est impatient de jouer cette rencontre. Nous sommes pleinement concentr�s sur notre sujet. Tous les joueurs attendent ce derby de pied ferme. C�est un match important et on veut le gagner pour �viter toute surprise. Un mot sur votre adversaire du jour ? C�est une �quipe respectable, elle joue au ballon et poss�de de bons joueurs. Son compartiment offensif est tr�s remuant et nous devons �tre tr�s costauds derri�re. Il faut tout donner pour ce duel. Il y aura certainement des duels physiques lors de ce derby... Nous sommes pr�ts � r�pondre aux duels physiques, quand ils sont dans les limites du football et du fair-play. Quels sont les objectifs de la s�lection dans cette CAN ? Il ne faut pas s�enflammer d�embl�e. On va aborder cette phase match par match, si on arrive � passer le 1er tour, ce sera une autre histoire. Propos recueillis par A. A. Les pr�c�dents Alg�rie-Tunisie en CAN Les derbies entre les deux s�lections sont l�gion depuis l�ind�pendance des deux pays voisins. 42 matches, entre officiels et amicaux, ont eu lieu entre les deux ensembles nationaux. Jamais en phase finale. Dans les �liminatoires, Alg�riens et Tunisiens se sont affront�s � six reprises. L�Alg�rie a pris le dessus par deux fois en battant les Aigles de Carthage dans les tours pr�liminaires des CAN 1976 et 1988. La Tunisie a r�duit la marque en battant, en aller et retour, les Verts coach�s respectivement par Ighil et Sa�dane (alors DTN). L�Alg�rie ira tout de m�me � la CAN 2000 disput�e au Ghana et au Nigeria. Eliminatoires de la CAN-1976 A Tunis (mars 1975) : Tunisie-Alg�rie (1-1, Gamouh). A Oran (mai 1975) : Alg�rie-Tunisie (1-0, Ighil). Eliminatoires CAN-1988 A Alger (mars 1987) : Alg�rie-Tunisie (1-0, Madjer). A Tunis (avril 1987) : Tunisie- Alg�rie (1-1, Menad). Eliminatoires de la CAN-2000 A Alger (janvier 1999) : Alg�rie-Tunisie (0-1). A Tunis (juin 1999) : Tunisie-Alg�rie (2-0). ALORS QUE LA PRESSE TUNISIENNE �VOQUE UN MALAISE AU SEIN DES AIGLES DE CARTHAGE Trabelsi serein et ambitieux Les Tunisiens sont-ils ou donnent-ils l�impression que tout baigne dans la s�r�nit� ? La question intrigue les plus proches accompagnateurs de l��quipe dirig�e par Sami Trabelsi. Pour nombre d�envoy�s sp�ciaux de la presse tunisoise, la pr�paration des Aigles de Carthage � ce rendez-vous continental n�a pas �t� un mod�le de perfection. Au-del� des r�sultats jug�s �d�cevants� de la s�lection lors de son stage � Abu Dhabi, notamment la gifle essuy�e face aux Black Stars du Ghana, ces observateurs font remarquer que l��quipe tunisienne a b�cl� sa pr�paration aux Emirats au cours d�un stage marqu� par de �nombreux incidents �. Un confr�re de Radio Shems donne des exemples de la d�bandade qui a pr�sid� ce regroupement pour lequel Sami Trabelsi, le s�lectionneur tunisien, �n�a pas choisi les meilleurs�. A en croire le journaliste de la cha�ne tunisoise, �des joueurs sont arriv�s bless�s et leur �tat de sant� ne semblait pas intriguer les m�decins de l��quipe jusqu�� ce que Trabelsi est all� leur r�clamer les bilans de sant�. Le cas du joueur Gharbi, qui vient d��tre retir� de la liste, est � cet effet �difiant�. Ce �malaise� est pourtant bien contenu par les officiels de la FTF qui ont ripost� avec fermet�, en priant d�abord le m�decin- chef de la s�lection � plier bagage avant m�me le d�part vers Rustenburg, puis en donnant � ces m�dias �insatisfaits� des bribes d�informations � propos de ces joueurs bless�s et lib�r�s par le s�lectionneur ainsi que des indemnit�s que les Aigles de Carthage percevront en cas de cons�cration le 10 f�vrier prochain. Une mani�re subtile d��vacuer la pression sur les camarades de Msakni qui, de leur c�t�, se donnent des airs de s�r�nit� � chacune de leur apparition publique. D�ailleurs, les entra�nements des Tunisiens sont rest�s ouverts au public jusqu�� cette s�ance de dimanche consacr�e aux derni�res orientations tactiques. Sinon, avant, les portes du QG de la d�l�gation tunisienne �taient �trangement grandes ouvertes, contrairement au bunker alg�rien instaur� par Coach Vahid. Serait-ce une nouvelle ruse de guerre que les Tunisiens affectionnent, surtout quand il s�agit d�affronter ce type de matches entre voisins ? Le feeling adopt� par les h�ritiers d�Attouga va-t-il jouer des tours � nos cap�s qui ignorent compl�tement ces tours de passe-passe autrefois mystificateurs pour bien de g�n�rations de nos anciennes gloires du football ? M. B. LA VITESSE EST LEUR PRINCIPALE ARME Khlifa-Jema�, serial killer ! Sami Trabelsi a beau invoquer les difficult�s d�ordre offensif au sein de son team, son discours ne convainc personne. S�il est vrai que lors des qualifications, les Tunisiens avaient du mal � exploser les rideaux d�fensifs adverses avec, en raison surtout de la r�gression du rendement des stars de l�EST, Msakni et Derragi en particulier, ainsi que la mauvaise passe travers�e par le clubiste Zoheir Dhaouadhi, il n�en demeure pas moins que l�attaque des Aigles de Carthage demeure une r�f�rence sur la sc�ne continentale. Ces deux saisons, des attaquants comme Saber Khlifa (Evian-Thonon) ou Issam Jema� (Auxerre puis Kowe�t Al-Kowe�ti) ont r�ussi � imprimer une certaine explosivit� au front de l�attaque. Cela s�est mat�rialis� par un nombre incalculable d�occasions cr��es et des buts � en pleuvoir. Le tout dans des situations de contres que ladite paire (Khlifa-Jema�) affectionne gr�ce � sa pointe de vitesse sup�rieure � la moyenne et un opportunisme qui offrira � la Tunisie de nombreux succ�s inesp�r�s. Durant les quatre confrontations amicales de pr�paration jou�es respectivement face � l�Irak, l�Ethiopie, le Gabon et le Ghana, la ligne avant de Sami Trabelsi s�est non seulement ouvert des br�ches au sein des d�fenses adverses mais a surtout marqu� � presque tous les coups. Jema� aura �t� le plus prolifique des attaquants tunisiens. Ce n��tait pas parce que les autres faisaient bronzette. Leur contribution dans la construction des attaques a �t� aussi importante que significative : Jema� ayant, en somme, profit� de son embonpoint au moment de conclure. Les Msakni, Khlifa et autre Derragi ont de quoi atomiser les bunkers cens�s �tre infranchissables. Alors, Alg�riens � vos gardes ! M. B. SAMI TRABELSI (ENTRA�NEUR DE LA TUNISIE) : �Derby capital mais d�cisif� Selon le technicien tunisien Sami Trabelsi, le derby Alg�rie- Tunisie sera marqu� par des duels intenses. �La rencontre sera caract�ris�e par de l�agressivit�, sans d�passer le cadre du terrain et des r�gles du jeu. C'est un match contre un pays fr�re, mais c'est un match de foot, avec certainement de l'agressivit�, des duels, des accrochages, mais �a reste sur le terrain, �a n'en sortira pas�, a d�clar� le technicien en r�ponse � une question sur les rencontres souvent tendues entre les �quipes maghr�bines. Trabelsi tiendra, toutefois, � pr�ciser que ce derby est capital, mais non d�cisif. �La premi�re sortie dans ce genre de tournoi est toujours capitale, mais pas d�cisive�, a-t-il d�clar� . Trabelsi a pr�cis� que la cl� du match r�side dans la s�r�nit� : �L'�quipe qui sera la plus concentr�e, avec beaucoup de s�r�nit�, sera l'�quipe qui remportera le duel.� Durant cette semaine, le staff technique des Aigles de Carthage a programm� des s�ances �sp�cial Alg�rie�. �On est concentr�s sur notre sujet, qui est l'Alg�rie�, a-t-il r�v�l�. Interrog� sur les objectifs des Tunisiens dans cette phase finale de la CAN, Trabelsi dira : �On esp�re faire un bon r�sultat pour aller le plus loin possible.� Au sujet de l��tat de sant� de son groupe, Trabelsi pr�cisera qu�� l�exception du d�fenseur Fateh Gherbi, tous les autres sont en bonne sant� et pr�ts � affronter les Fennecs.