Consécration - Il est très rare qu'un arbitre officie le match d'ouverture et la finale lors d'une phase finale d'une compétition majeure. L'Algérien Djamel Haïmoudi va le faire lors de la CAN-2013. Si l'Equipe nationale a quitté la CAN-2013 prématurément dès le premier tour, le football algérien sera récompensé lors de cette 29e édition, qu'abrite l'Afrique du Sud, à travers l'arbitre international Djamel Haïmoudi qui a été retenu pour officier la finale qui opposera demain au Soccer City de Johannesburg le Nigeria au Burkina Faso. C'est un fait très rare qu'un arbitre puisse officier le match d'ouverture (Afrique du Sud - Cap Vert) et la finale, et entre les deux, deux autres rencontres, l'une au premier tour et la seconde en quart de finale. Dans une CAN-2013 où l'arbitrage a été décrié en raison des nombreuses erreurs et autres dérapages, le parcours de Haïmoudi s'avère une sacrée performance, lui qui a été élu le 20 décembre dernier à Accra au Ghana arbitre de l'année lors de la cérémonie des «Glo CAF Awards 2012». La consécration de Haïmoudi n'a d'ailleurs pas étonné grand monde du fait de la bonne tenue de notre chevalier du sifflet depuis plusieurs saisons, qui n'a cessé d'engranger les bons points et de monter en grade, notamment sur le plan continental. Dix jours seulement avant ce sacre, le natif d'Oran venait de souffler sa quarantième bougie, lui qui a décroché son grade Fifa depuis déjà 2004 et a été le premier à tester le système Hawk-Eye pour l'institution internationale (système informatique conçu pour régler les problèmes de litige sur la ligne de but). Pour le président de la commission d'arbitrage de la Fédération algérienne de football, Belaïd Lacarne, «cette consécration est l'aboutissement du parcours d'un professionnel et confirme la qualité de l'arbitrage algérien qui, malgré toutes les difficultés, reste un réservoir et une pépinière de referees de qualité». Pour sa part, Djamel Haïmoudi ne veut pas s'arrêter en si bon chemin et vise ni plus ni moins la prochaine Coupe du monde qui aura lieu au Brésil en 2014, après avoir déjà officié en Equateur lors du Mondial des U20 en 2011 où sa prestation a a été applaudie lors du match ayant opposé le pays hôte à l'Australie (1 à 1). La presse locale n'a d'ailleurs pas hésité à titrer «El buen pito» (le bon sifflet), soulignant qu'il était parmi les meilleurs arbitres africains. Sur le titre qu'il a décroché en décembre dernier, Haïmoudi a affiché beaucoup de modestie et d'humilité. «C'est d'abord un honneur pour mon pays que d'être désigné meilleur arbitre africain de l'année», dira-t-il. Et de poursuivre sur le secret de cette réussite : «C'est l'aboutissement de toute une carrière et d'un grand travail accompli chaque jour. Rien ne vient sans sacrifices ni persévérance, sans compter une hygiène de vie au même titre qu'un footballeur professionnel.» Toujours ému, Haïmoudi n'a pas oublié ceux qui l'ont aidé à gravir les échelons, notamment deux hommes : Mohamed Raouraoua et Belaïd Lacarne. La nouvelle destination de Haïmoudi était évidemment la CAN-2013 en Afrique du Sud où il était accompagné de Mohamed Benouza et de l'arbitre assistant Abdelhak Etchiali. Et ce n'est pas une surprise que Haïmoudi soit désigné pour officier le dernier match de la grande compétition continentale, compte-tenu de son rang, du titre fraîchement décroché de meilleur chevalier du sifflet et surtout de son parcours sans faute sur les terrains d'Afrique du Sud. Ce qui est certain, c'est que Haïmoudi ouvre la voie du succès à d'autres jeunes arbitres qui commencent à faire parler d'eux et à s'imposer à chacune de leurs sorties, que ce soit sur le plan national ou international. Le programme mis en place par la FAF et la rehausse du niveau des arbitres devraient aboutir à voir d'autres hommes de la graine de Haïmoudi, et avant lui les Hansal, Lacarne, Medjiba, Aouissi, et bien d'autres encore car la liste est loin d'être exhaustive. Le fait Jedidi «emprisonné», Pitroipa libéré Tous les observateurs sont unanimes à dire que l'arbitrage, lors de cette CAN-2013, n'a pas été vraiment à la hauteur de l'événement, faussant plusieurs débats et commettant des dérapages «inacceptables». Le dernier en date a été la prestation du Tunisien Slim Jedidi qui a rappelé à certains commentateurs tendancieux un certain Ali Benaceur qui, lors du Mondial mexicain de 1986, n'avait pas vu la main de Maradona qui lui a permis de marquer contre l'Angleterre. Son compatriote n'a pas été jusqu'à cette limite, mais il a été finalement suspendu par la commission d'arbitrage de la CAF qui a estimé que Jedidi a favorisé le Ghana en refusant un but au Burkinabé Nakoulma et en expulsant Pitroipa qui a été privé d'un penalty qui aurait pu décider du sort de la rencontre avant la séance des tirs au but. Même si la durée de sa suspension n'est pas encore fixée, le Tunisien Jedidi ne sera pas le seul arbitre sanctionné puisqu'avant lui l'Egyptien Gehad Greisha a été carrément viré de la compétition, alors qu'il devait être quatrième arbitre du match Algérie - Côte d'Ivoire, suite au penalty généreux accordé à la Zambie qui a réussi à égaliser lors de sa confrontation du premier tour avec le Nigeria (1 à 1). S'agissant du second carton jaune décerné au joueur burkinabé Pitroipa, lors de la demi-finale contre le Ghana, l'arbitre tunisien a reconnu dans son rapport qu'il a fauté, sauf que cette erreur ne pouvait être annulée. «Le comité d'organisation n'a pas le pouvoir de changer une décision arbitrale. Si l'arbitre a reconnu une faute dans son rapport, le comité la prendra en considération et rendra une décision si nécessaire. Mais ce rapport (celui fait par l'arbitre après le match) est définitif», a souligné le secrétaire général de la CAF Hicham El- Amrani, avant que ce dernier n'annonce la levée de cette suspension. En effet, la commission de discipline a «libéré» le joueur de Rennes suite à l'appel introduit par la sélection du Burkina Faso, ce qui est un fait rarissime dans les annales du football, mais qui donne un visage plus humain au sport-roi. La petite finale Le Mali veut rentrer au pays avec le bronze La sélection nationale du Mali compte repartir avec la médaille de bronze de la 29e Coupe d'Afrique des nations de football (CAN-2013), lorsqu'elle affrontera le Ghana, ce samedi à Port-Elizabeth en Afrique du Sud. Lors de la dernière édition en 2012, les coéquipiers du capitaine Seydou Keïta, avaient remporté la 3e place en battant le même adversaire, le Ghana (2-0), lors de la petite finale. «Rentrer au pays avec une médaille de bronze, ce n'est pas donné à tout le monde. Nous allons donc nous surpasser afin de rentrer avec au moins une médaille pour notre peuple», a déclaré le milieu de terrain Mohamed Sissoko, très affecté par l'élimination par le Nigeria (1-4), mercredi lors de la demi-finale. Déjà, l'année dernière, cela faisait quarante ans que le Mali n'avait pas décroché une médaille dans une phase finale de Coupe d'Afrique (finaliste en 1972). «Cette année, on voulait vraiment plus. Mais nous sommes des professionnels et nous devons nous remobiliser. Ce serait une médaille de plus. Nous voulons la prendre. Comme ça, nous ne serons pas venus pour rien à la CAN», assure le milieu Samba Sow. Pour sa part, le gardien de but Mamadou Samassa confirme que «ça fait vraiment mal de se faire sortir comme ça en demi-finale. Mais la meilleure solution pour oublier cette déception, c'est de gagner ce dernier match et d'être sur le podium». L'arbitrage Le maillon faible de la 29e édition Le Secrétaire général de la CAF, Hicham El- Amrani, a reconnu que l'arbitrage, durant la 29e édition de la CAN-2013 n'était pas parfait. «L'honnêteté nous oblige à reconnaître qu'il y a eu des insuffisances dans la direction de certains matches. Il y a eu des décisions contestables», précisant que ceux que la direction technique de la CAF a jugés insuffisants ont été renvoyés chez eux. «En revanche, ce qui est insupportable, c'est le comportement de certains dirigeants ou encadreurs qui insultent la CAF en dénonçant un soi-disant parti pris. Nous avons beaucoup travaillé sur les questions d'arbitrage, sur la formation de nos arbitres et nous ne cesserons de le faire. Certains se croient autorisés de porter des accusations calomnieuses, c'est inacceptable», a-t-il martelé.