Résumé de la 53e partie - Sharon repense à la promesse du Renard : «Nous partirons mercredi et je dirai où récupérer le gosse.» Etait-il sincère dans sa déclaration ? Avait-il laissé Neil les yeux bandés parce qu'il craignait que l'enfant ne le reconnaisse ? Peut-être était-il de Carley ? Si c'était le cas, comment pourrait-il laisser Neil en vie ? Neil l'avait vu quand il s'était introduit dans la maison. Neil l'avait dévisagé. Il le reconnaîtrait si jamais il le revoyait. Elle en était certaine, et l'homme devait le savoir aussi. Prévoyait-il de tuer Neil une fois qu'il aurait l'argent ? Oui, il le tuerait. Même s'il la faisait sortir de cette pièce, ce serait trop tard pour Neil. Une vague de colère et de terreur la pressa plus près de Neil. Elle replia ses jambes contre lui comme pour l'envelopper tout entier dans la courbe de son corps. Demain. Mercredi. Voilà ce que devait ressentir Mme Thompson à cette minute. Une sensation de rage, de peur et de désespoir, le besoin primitif de protéger son petit. Neil était le fils de Steve et Steve avait déjà tellement souffert. Il devait être affolé. Lui et Mme Thompson traversaient une agonie semblable. Elle ne blâmait vraiment pas Mme Thompson de l'avoir insultée. Elle ne savait plus ce qu'elle disait ; elle en était incapable. Ron était coupable ; personne n'en doutait. C'était cela que Mme Thompson ne comprenait pas ; que maintenant seule une pétition massive contre la peine capitale pouvait peut-être le sauver. Sharon, au moins, avait tout fait pour l'aider. Steve, ô Steve, cria-t-elle en silence, tu comprends maintenant ? Tu vois maintenant ? Elle essaya de frotter ses poignets contre le mur. Le parpaing était dur et rugueux, mais les cordes étaient attachées de telle façon qu'elle ne parvint qu'à s'écorcher les doigts et le bord des mains. Quand Renard reviendrait, elle lui dirait qu'elle avait envie d'aller aux cabinets. Il serait obligé de la détacher. Alors peut-être... Ces photos. Il avait tué ces femmes. Seul un fou pouvait prendre des photos pendant qu'il tuait et s'amuser à les agrandir. Il avait pris sa photo. La bombe. Si quelqu'un passait près de la porte ? Si la bombe éclatait, elle et Neil, et combien d'autres ? Elle essaya de prier et ne put que répéter sans fin : «Je vous en prie, faites que Steve nous trouve à temps, je vous en prie, ne lui prenez pas son fils.» Mme Thompson faisait sans doute la même prière. «Epargnez mon fils.» C'est votre faute, Mlle Martin... Le temps passait, implacable. La douleur engourdissait ses bras et ses jambes. Par miracle, Neil dormait. Il gémissait parfois, sa respiration se coinçait et il suffoquait, mais il retombait ensuite dans un sommeil intermittent. On devait approcher du matin. Le grondement des trains devenait plus fréquent. A quelle heure ouvrait la gare ? A cinq heures ? Il devait être cinq heures. (A suivre...)