Violences - Des heurts meurtriers ont marqué le 2e anniversaire du soulèvement de la majorité chiite dans ce pays du Golfe dirigé par une dynastie sunnite. Les autorités bahreïnies ont annoncé ce samedi l'arrestation de quatre suspects après une attaque armée qui a blessé quatre policiers, dont un officier, lors de troubles nocturnes dans un village chiite. Dans un communiqué cité par l'agence officielle Bna, le ministère de l'Intérieur précise avoir «arrêté quatre terroristes en possession d'armes avec lesquelles ils ont tiré sur les forces de l'ordre à Karzakan». Ces arrestations ont été opérées après une attaque contre les forces de sécurité lors de troubles dans ce village chiite, au sud-ouest de Manama. Un officier et trois policiers ont été hospitalisés après avoir été blessés à Karzakan «par des tirs à la chevrotine de la part d'un groupe terroriste», a précisé le chef de la police, le général Tarek al-Hassan, dans un communiqué. Les forces de sécurité ont «dû répondre aux tirs pour assurer leur défense», a ajouté M. Hassan sans préciser comment les tirs à la chevrotine pourraient provenir de protestataires. Des troubles ont éclaté hier soir, lorsque des protestataires ont bloqué des axes routiers près de Manama après un rassemblement de l'opposition, au lendemain de heurts meurtriers marquant le 2e anniversaire du soulèvement animé par la majorité chiite dans ce pays du Golfe dirigé par une dynastie sunnite. Les forces de l'ordre ont fait usage de gaz lacrymogènes et de bombes assourdissantes pour disperser les manifestants qui leur ont lancé des pierres et ont entravé la circulation sur plusieurs axes par des bennes à ordures et des blocs de béton. Plus loin, les forces de sécurité sont également intervenues pour éloigner un groupe de protestataires qui tentaient de marcher sur la «Place de la Perle», symbole du soulèvement du 14 février 2011 maté par le pouvoir sunnite un mois plus tard. Les échauffourées ont eu lieu à la fin d'une manifestation de milliers de partisans de l'opposition criant :«A bas la dictature» à Boudaya, une route reliant plusieurs villages chiites, avec la participation notable de cheikh Ali Salmane, le chef d'Al-Wefaq, la principale formation chiite. Ce regain de tension intervient alors qu'opposition et gouvernement ont engagé le 10 février un dialogue dont la prochaine séance est prévue mercredi. La dynastie sunnite n'a fait aucune concession politique de fond à l'opposition qui veut des réformes démocratiques. Un jeune manifestant et un policier sont morts lors d'affrontements jeudi dernier. La répression de la contestation s'est soldée par 80 morts selon la Fédération internationale des droits de l'Homme. Plusieurs dirigeants de l'opposition ont été emprisonnés alors que les manifestations chiites ont continué à secouer le pays.