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Au tribunal
Le soupçon qui tue !
Publié dans Info Soir le 23 - 05 - 2004

Constantine Bachir ne dort plus? L?attitude de son épouse et de sa jeune s?ur est plus que suspecte. L?ultime solution : les éliminer afin de sauver l?honneur.
La genèse de cette affaire remonte à une journée ensoleillée de juin 2000. Les B. n?ont jamais été ce qu?on appelle une famille unie. Chacun mène sa vie comme bon lui semble. Ainsi, lorsque Bachir décide de convoler en justes noces, il ne prend même pas la peine de consulter ses parents. Il aime Badra et cela lui suffit? Il n?a pas besoin de l?avis de sa famille ni même de son consentement. Bachir a toujours été un garçon indépendant, attentionné, charmeur et sûr de lui. Et lorsqu?il prend une décision, il ne revient jamais dessus.
Badra est jolie, jeune, fraîche et sincère, et la vie lui a appris qu?il ne faut pas passer à côté des belles choses. Deux ans après leur union, Badra donne naissance à un joli garçon, Nazim, qui fait le bonheur de ses parents.
Bachir a toujours eu de bons rapports avec sa jeune s?ur Faïza, couturière, qui, d?ailleurs, passe souvent de courts séjours chez le couple, et une relation amicale se noue entre Badra, sa belle-s?ur, et elle. Elles s?entendent à merveille.
Bachir est très content de la relation qu?entretiennent sa femme et sa s?ur, mais voilà qu?un surprenant drame va troubler la quiétude et le bonheur d?une famille que rien ne prédestinait au malheur?
Un jour d?avril 2000, Bachir reçoit un étrange coup de fil : «Je suis quelqu?un qui vous veut du bien. Voilà, votre épouse vous trompe. Elle se prostitue et votre s?ur Faïza est sa complice?»
Bachir tombe des nues ! Mais enfin, pourquoi feraient-elles une chose aussi ignoble ? Il ne leur manque rien, et puis, Badra et Faïza sont au-dessus de tout soupçon? Cependant, le mystérieux auteur de l?appel continue à se manifester pendant près de deux mois, donnant des détails impressionnants sur les allées et venues des deux jeunes femmes. A la longue, Bachir finit par ne plus douter et commence alors à épier son épouse ainsi que sa jeune s?ur? Et c?est lorsqu?on épie les gens qu?on a l?impression que quelque chose se trame derrière notre dos.
Juin 2000. Il est 20 h et Bachir, impatient, attend le retour de Badra et de Faïza. Elles sont sorties tôt le matin et, à une heure tardive, elles ne sont pas encore rentrées? En réalité, les deux jeunes femmes se sont rendues en ville, chez une cousine éloignée qui, isolée et malheureuse, souffre de l?infidélité de son mari. Elle avait besoin d?amies et ne voulait pas que son secret se sache? A peine rentrées, Bachir s?attaque aux deux femmes en les traitant de tous les noms, sans leur donner le temps de réagir. Puis, animé d?une rage folle, il s?empare d?un couteau et leur assène des coups mortels au c?ur, avant de se rendre au commissariat pour se constituer prisonnier.
Le jour de son procès, il ne cesse de répéter : «La voix au téléphone m?a donné trop de détails précis. C?était une évidence, elles me trompaient?»
Le représentant du ministère public met l?accent sur la gravité des faits et requiert la perpétuité à l?encontre de l?accusé.
Au terme d?un long procès, l?accusé est condamné à perpétuité pour homicide volontaire? La voix mystérieuse aura fait son malheur pour d?obscures raisons !


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