Révolution - L'assemblée nationale cubaine a élu hier les 31 membres du Conseil d'Etat, organe suprême de l'exécutif cubain, dont 17 sont nouveaux, avec une moyenne d'âge de 57 ans. Le transfert du pouvoir à Cuba aux nouvelles générations «a commencé» avec la nomination d'un quinquagénaire au poste de numéro deux du régime, a tenu à affirmer le président cubain Raul Castro en soulignant que le mandat de cinq ans qu'il a reçu hier serait «le dernier». La nomination de Miguel Diaz-Canel, 52 ans, comme premier vice-président du Conseil d'Etat «représente un pas définitif dans la configuration de la future direction du pays, à travers un transfert en douceur et ordonné des charges du pouvoir aux nouvelles générations», a assuré Raul Castro en clôture de la séance inaugurale de la nouvelle assemblée nationale. Désormais premier vice-président du Conseil d'Etat, membre depuis 2003 du bureau politique du tout-puissant Parti communiste de Cuba (PCC), Miguel Diaz-Canel apparaît désormais comme le successeur désigné de Raul Castro. Et cette succession, prévue normalement à l'horizon 2018 à l'issue de la législature, pourrait être anticipée. Même si c'était sous forme de plaisanterie que Raul Castro avait évoqué son possible retrait lors d'une rencontre impromptue avec des journalistes. La relève générationnelle «a commencé» et c'est «un processus qui doit se poursuivre durant ce quinquennat», a ajouté le président qui a lui-même fixé une limite de deux mandats de cinq ans aux principaux dirigeants du pays. Ce processus doit se dérouler «de manière ininterrompue et avec prévision, afin d'éviter que se répète une situation où vient à manquer une réserve de cadres bien préparés», a-t-il ajouté. «La relève des dirigeants constitue un processus naturel et systématique», a-t-il insisté. «Dans mon cas, ce mandat est le dernier», a ajouté le président Raul Castro, qui aura 82 ans le 3 juin et qui a succédé au pouvoir à son frère Fidel, retiré pour des raisons de santé en juillet 2006. Raul Castro a par ailleurs confirmé la poursuite des réformes qu'il a lancées ces dernières années, visant une «actualisation» du modèle économique cubain, calqué sur celui de l'Union soviétique des années 80. «J'ai été élu pour défendre, maintenir et poursuivre le perfectionnement du socialisme, non pour le détruire», a-t-il affirmé. «Nous continuerons à le faire, doucement mais sûrement, les pieds sur terre», a-t-il ajouté en réponse à ceux qui réclament une accélération des réformes qui introduisent une économie de marché dans le système d'Etat. Les réformes doivent créer «une société moins égalitaire, mais plus juste», a-t-il poursuivi en soulignant qu'il fallait «dépasser la barrière de l'immobilisme et les mentalités obsolètes pour défaire les nœuds qui freinent le développement des forces productrices».