Il n'y aura “pas de réforme politique” à Cuba, a affirmé mardi un des vice-présidents cubains, Marino Murillo, au lendemain d'un appel du pape Benoît XVI aux catholiques cubains à “construire une société plus ouverte et rénovée”. “à Cuba, il n'y aura pas de réforme politique. à Cuba, nous parlons d'une actualisation du modèle économique cubain, qui rende notre socialisme durable et qui satisfasse au bien-être de notre peuple”, a expliqué Marino Murillo, en charge de superviser les réformes économiques entreprises depuis un an par le gouvernement. Le vice-président cubain s'exprimait devant les journalistes réunis au centre de presse mis en place à l'occasion de la visite à Cuba du pape, qui a estimé vendredi que le marxisme “ne répond plus à la réalité”. Interrogé sur les propos du pape, M. Murillo a répondu que “tout ce qui vient préserver l'unité de la nation, le socialisme cubain et notre développement est le bienvenu”. “Celui qui vient à Cuba pour nous aider à actualiser notre modèle économique, véritablement, qui vient nous aider et non nous imposer quelque chose, qu'il soit le bienvenu, nous sommes disposés à en discuter”, a expliqué ce proche du président Raul Castro, membre du bureau politique du Parti communiste de Cuba (PCC, unique). “Il y a beaucoup de gens dans le monde qui veulent nous aider et beaucoup de gens dans le monde qui veulent nous transmettre leurs expériences, car nous avons beaucoup d'amis et nous les écoutons”, a poursuivi M. Murillo. Cuba a étudié les modèles en Chine, au Vietnam, en Russie et “dans d'autres pays européens”, a expliqué le responsable cubain : “Nous l'avons fait avec l'envie d'apprendre et de comprendre avec méthode les concepts économiques et politiques que ces pays ont appliqués, ce qui ne veut pas dire que nous allons appliquer automatiquement ce que d'autres ont fait.” “Ce serait une erreur”, a conclu le vice-président cubain. “Nous voulons un modèle qui maintienne le développement durable et préserve les acquis de la révolution et du socialisme”, particulièrement dans les domaines de l'éducation et de la santé, a-t-il encore expliqué. En avril 2011, le PCC a adopté un plan de plus de 300 réformes économiques destinées à sauver un modèle économique calqué sur l'URSS des années soixante-dix et, selon Raul Castro, “au bord de la faillite”. Depuis, “ce qui était prévu de faire a été fait, et ce qui est prévu de faire d'ici à 2015 va se faire exactement”, a souligné M. Murillo. R. I. / Agences