Le président cubain, Raul Castro, devait recevoir hier un second mandat de cinq ans, à l'issue de la séance inaugurale de la nouvelle assemblée nationale cubaine. Ce mandat devrait être le dernier pour le frère de Fidel, puisqu'il a lui-même décidé l'an dernier de limiter à deux le nombre de mandats des principaux dirigeants du régime communiste. La perspective d'un retrait du pouvoir de Raul à l'horizon 2018 devrait se traduire par l'émergence de candidats potentiels à sa succession. Les 612 députés devaient procéder hier à l'élection de leur direction, mais surtout à celle des 31 membres du Conseil d'Etat, qui désigneront ensuite leur président, lors d'un processus qui devrait durer toute la journée. Les Cubains seront particulièrement attentifs aux noms qui vont émerger: celui du Premier vice-président et ceux des cinq vice-présidents de ce Conseil d'Etat, organe suprême de l'exécutif cubain. Trois hommes apparaissent comme des candidats sérieux: Miguel Diaz-Canel, un ingénieur en électricité qui aura 53 ans en avril, ex-ministre de l'Education supérieure, depuis mars 2012 il est l'un des huit vice-présidents du conseil des ministres; Marino Murillo, un économiste de 52 ans, vice-président du conseil des ministres, en charge de superviser les réformes économiques; Bruno Rodriguez, un avocat et diplomate de 55 ans, ministre des Affaires étrangères depuis 2009 et qui a fait en décembre son entrée dans le bureau politique du tout-puissant Parti communiste de Cuba (PCC). Pour les analystes, la prochaine législature de cinq ans sera un banc d'essai pour les candidats à la succession au pouvoir à Cuba, sans les Castro, pour la première fois depuis l'avènement de la Révolution en 1959. A moins que comme le suggérait en plaisantant Raul Castro, vendredi, il décide de prendre une retraite prématurée: «Je vais démissionner. Je vais avoir 82 ans, j'ai le droit de me retirer. Vous ne croyez pas?», a-t-il affirmé aux journalistes en riant avec ses gardes du corps, alors qu'il accompagnait le Premier ministre russe, Dimitri Medvedev, dans un cimetière militaire soviétique à La Havane.