Artisanat - La vannerie, connue sous l'appellation «doum» (palmier nain, de son nom scientifique) à Dellys, semble, ces dernières années, renaître de ses cendres, dans cette ville dont des familles entières sont réputées pour pratiquer ce métier séculaire, généralement légué de père en fils. Un tour dans la ville de Dellys prouve si besoin est, l'intérêt de la population locale pour le travail du «Doum», dont les produits achalandent nombre de commerces traditionnels ayant pignon sur rue. «Essaâfa» (panier à anses), «t'bek» (corbeille), «m'dhel» (sorte de grand chapeau à la mexicaine, porté par les paysans en été), «k'maïm el-kherfane», «chwara» ou encore «senadj» (sorte de couffin destiné à la conservation des raisins et figues séchés), des tapis de prière et d'ornementation constituent l'essentiel des produits traditionnels confectionnés, depuis des lustres, par les familles de Dellys, spécialisées dans cet art traditionnel. Nonobstant sa vocation de source principale de subsistance pour les artisans le pratiquant, le travail du «Doum» fait partie des activités artistiques «les plus dures à exercer», selon nombre d'artisans vanniers, qui se félicitent néanmoins de pratiquer un métier «propre et en harmonie avec l'environnement». Et pour cause, le «Doum» est un pur produit de la nature appartenant à la famille des palmiers nains. Le doum (Chamaerops humilis) est une plante qui croît sous forme de bouquets d'arbustes d'une vingtaine de centimètres. Elle pousse particulièrement dans les zones montagneuses et le long du littoral. Les années 90, période de l'apogée du terrorisme, furent des plus funestes pour cet artisanat, qui frôla la disparition pure et simple, ont assuré des vanniers à l'APS. «L'insécurité a porté un coup fatal à la vannerie, du fait que nous rencontrions d'énormes difficultés à nous procurer le «Doum», qui poussait dans les forêts environnantes de Dellys», ont déploré ces artisans. Pour la survie de ce métier séculaire, des artisans locaux ont dû aller chercher cette matière première dans des wilayas du littoral ouest du pays, où le microclimat est très propice à la prolifération de cette plante, est-il signalé. La famille Laâdjali Hamid, l'archétype des artisans pour qui l'amour du métier est un héritage. Laâdjali Hamid (45 ans) fait partie de cette génération d'artisans de Dellys dont l'amour du métier est un «héritage vieux d'une soixantaine d'années». La famille Laâdjali fait partie des plus vieilles familles de vanniers de la wilaya, pour lesquelles le travail du «Doum» est la principale source de revenus. Mais elle est surtout réputée pour sa «griffe» reconnaissable à la qualité et finesse de son travail où la créativité est toujours de mise, rendant ses produits forts prisés tant à l'échelle de la wilaya de Boumerdès, que dans d'autres régions du pays.