La wilaya de Blida, qui jadis, était connue pour ses métiers d'artisanats, a presque tout perdu de cette richesse. Ni la poterie, ni le tissage des burnous et des kachabia, ni la tapisseries ni même le tressage des couffins ou des chapeaux en feuille de palmier (doum) ne sont plus fabriqués par les habitants de cette wilaya. Et si les Blidéens n'affichent plus un grand intérêt pour certains de ces produits, du fait de leur rareté sur le marché, par contre, ils restent très attachés à l'utilisation du couffin en doum. Il n'y a qu'à faire un tour dans les marchés pour constater. Rares sont ceux qui font leurs emplettes avec le fameux sachet noir. Mais même ces paniers commencent à disparaître. Les montagnards qui descendaient durant chaque week-end en ville pour écouler les différents produits en doum ne donnent plus signe de vie. «Il n'y a plus de relève qui assure la continuité de la fabrication de ces produits artisanaux d'une grande nécessité. Le couffin et le chapeau en doum, représentent quelque part notre identité arabo-musulmane. La politique rurale y est pour beaucoup dans la cessation de cette activité», explique M. Hammi, un des seuls vendeurs de produits artisanaux. Des produits qui proviennent desormais de la Kabylie, de Biskra …et de Tunisie. «Personne ne fabrique ce genre de produits à Blida. A Hammam Melouane, quelques rares artisans continuent de faire de la poterie particulièrement des kanoun ou des tadjine», se désole le commerçant pour qui les programmes gouvernementaux de soutien à l'artisanat n'auront pas d'effets «car un métier traditionnel se lègue spontanément de génération en génération». Mais la nouvelle bousculée par la fièvre de la «modernité» n'éprouve aucun intérêt à perpétuer ce type de métiers. La preuve, la femme à Blida qui habitait les hauteurs de Bouarfa et qui fabriquait des pots de fleur et des kanoun en terre cuite, n'a plus la force physique de ramasser la matière première à travailler. Agée de plus de 90 ans, elle n'a trouvée pas trouvé de relève. Conséquence : la région de Blida s'est appauvrie de cette activité. Le marché hebdomadaire de Boudouaou reste l'unique endroit où les fabricants des produits artisanaux notamment les couffins, les chapeaux en doum et autres articles, écoulent leur marchandise chaque vendredi. «C'est à Boudouaou que je m'approvisionne. La majorité des vendeurs viennent de la Kabylie», explique le commerçant tout en signalant que le marché est maîtrisé par les revendeurs qui imposent leur diktat après s'être assurés que toute la quantité fabriquée est en leur possession. Dans son magasin, le commerçant blidéen, vend le couffin en doum à plus de mille DA alors que le chapeau est proposé à 300 DA. Et ces produits se vendent bien. «J'ai même des clients qui viennent de la wilaya de Médéa et de la steppe pour s'approvisionner». L'artisanat à Blida, se résume désormais à la broderie et la préparation de gâteaux traditionnelles.