Armes - Les décisions prises à Rome, à la conférence des «Amis du peuple syrien», dont celle de Washington, d'accorder des aides directes aux rebelles, encourageaient les «extrémistes» à prendre le pouvoir par la force. C'est ce qu' a déclaré hier, vendredi, le porte-parole de la diplomatie russe, Alexandre Loukachevitch, cité dans un communiqué. «De notre point de vue, l'objectif urgent actuellement est d'arrêter immédiatement l'effusion de sang et les violences et d'instaurer un dialogue politique», a-t-il précisé, ajoutant que l'idée qu'il «n'y a pas de solution militaire à la crise en Syrie a mûri au sein de la communauté internationale». L'ambassadeur russe auprès de l'ONU, Vitali Tchourkine, a, de son côté, estimé que la décision des Etats-Unis était «très triste». «Les Etats-Unis ne souhaitent pas se salir les mains en fournissant directement des armes aux rebelles, parce qu'il y a dans leurs rangs des terroristes et d'autres personnalités avec lesquelles les Etats-Unis n'aimeraient pas être associés au risque de ternir leur réputation», a déclaré M. Tchourkine dans une interview à la chaîne de télévision Russia Today, proche du Kremlin. «Mais en même temps, ils encouragent les actes de ceux qui fournissent directement des armes aux groupuscules armés. Tout cela est très triste, car cela détourne l'attention de la nécessité d'ouvrir un dialogue politique», a-t-il ajouté. Il a appelé l'opposition syrienne à élaborer «un programme politique détaillé» et regretté qu'elle ne l'ait pas encore fait. «Je crains que sans négociation et sans volonté politique de la part de toutes les parties prenantes au conflit syrien, la communauté internationale ne soit en mesure d'aider en quoi que ce soit», a jugé le diplomate. Dans le même contexte, lors d'une conversation téléphonique avec le Président américain, Barack Obama, le Président russe, Vladimir Poutine, a noté «la nécessité de faire cesser les activités militaires aussi vite que possible». A Damas, le pouvoir a estimé que les pays occidentaux continuaient «d'exploiter la crise en Syrie et le sang des Syriens en incitant à davantage de terrorisme». De son côté, le secrétaire général des Nations unies, Ban Ki-moon, a prévenu hier, vendredi, à Genève, qu'«une solution militaire» en Syrie conduirait à une «dissolution» du pays où le conflit a fait près de 70 000 morts en près de deux ans. Ban Ki-moon a désapprouvé toute tentative d'armer les parties en conflit en Syrie, indiquant que la fourniture d'armes ne peut conduire qu'à prolonger la crise dans le pays.