Le régime syrien et son allié russe ont dénoncé l'aide non létale annoncée par les Occidentaux à la rébellion en les accusant d'envenimer le conflit en Syrie, où les combats faisaient rage avec la mort de dizaines de personnes vendredi. A deux semaines du 2e anniversaire du début du conflit qui a fait, selon l'ONU, plus de 70.000 morts, le patron des Nations Unies Ban Ki-moon a prévenu qu'une solution militaire conduirait à une "dissolution" du pays, réitérant son appel au dialogue adressé à l'opposition et au pouvoir. Le secrétaire d'Etat américain John Kerry s'est rendu en Turquie, au lendemain de son annonce à la Conférence des amis du peuple syrien à Rome d'une aide supplémentaire de 60 millions de dollars à l'opposition politique et, pour la première fois, d'aides directes non létales aux rebelles. Mais il n'a pas franchi le pas de la livraison d'armes, comme le réclament les adversaires du régime de Bachar al-Assad. Lors d'une conversation téléphonique avec le président américain Barack Obama, le président russe Vladimir Poutine a noté "la nécessité de faire cesser les activités militaires aussi vite que possible". La Russie est la seule grande puissance à encore entretenir des relations étroites avec le régime Assad à qui elle livre des armes. Un porte-parole de la diplomatie russe a dit que l'aide des Américains et des Européens encourageait les "extrémistes" à prendre le pouvoir par la force et réitéré l'appel au "dialogue politique" pour régler le conflit déclenché en mars 2011 par une révolte populaire qui s'est militarisée face à la répression. A Damas, le pouvoir, qui assimile la rébellion à du "terrorisme", a estimé que les pays occidentaux continuaient "d'exploiter la crise en Syrie et le sang des Syriens en incitant à davantage de terrorisme". Selon un responsable accompagnant M. Kerry, Washington veut poursuivre, avec ses alliés occidentaux, les discussions avec Moscou en vue d'"assurer l'application de ce qui a été convenu à Genève, à savoir accepter un organe de transition doté des pleins pouvoirs exécutifs", précisant que M. Assad ne pouvait y "jouer un rôle".