Résumé de la 2e partie - L'empereur Leonitos récupère Carthage pour trois ans. La seule résistance qui demeurait alors était celle de Dihya. Les Arabes écrasés, les Aurésiens les poursuivent jusqu'à Gabès. Cette prestigieuse victoire, appelée aussi «bataille des chameaux», leur permet de repousser les troupes du calife jusqu'en Tripolitaine. En 699, Ibn Numan reporte ses efforts sur Carthage, qu'il reprend, avec la maîtrise des mers et du bassin occidental de la Méditerranée. Il demande alors un supplément d'hommes au calife Ibn Marwan pour s'attaquer aux Aurès qui constituent un ultime bastion. Sachant sa défaite imminente, Dihya fait pratiquer la politique de la terre brûlée pour dissuader l'envahisseur de s'approprier les terres, s'aliénant par là une partie de son peuple : citadins berbères sédentaires, nomades des campagnes. Dihya s'engage une dernière fois dans la bataille en 702 à Tabarqa. La défaite de ses troupes est en partie due à la trahison de Khalid, jeune Arabe que la reine avait épargné et adopté selon la coutume de l'anaïa (protection) en vigueur chez les anciens Berbères. Elle continua de combattre mais, trahie, elle est capturée. Suite à cette victoire, Hassan réclame aux Berbères 12 000 cavaliers, dont il confie le commandement aux deux fils de Dyhia, auxquels il attribue aussi le gouvernement du mont Aurès. Le rôle joué par Dihya a constitué un enjeu considérable pour ses commentateurs. Les sources que nous avons sur Dihya, symbole de la résistance à l'expansion musulmane, proviennent en grande partie des historiens musulmans. C'est donc pour certains d'entre eux, sur des arrière-pensées et vues politiques que sont fondées leurs affirmations. Cela est d'autant plus difficile à vérifier que les sources diverses sont rares. La question de la religion de Yemma El-Kahena (notre mère Kahena) a été traitée par plusieurs historiens du Moyen Âge ou contemporains. Plusieurs hypothèses ont été émises, selon lesquelles elle aurait été monothéiste, animiste ou autre. Selon l'historien Gabriel Camps, spécialiste du Maghreb, les tribus Zénètes n'étaient pas juives mais bien chrétiennes. Ibn Khaldoun ne cite nullement la religion de Dihya et réfute les thèses selon lesquelles les Zénètes descendent de Goliath (en arabe Djallut). En citant ses sources, il approuve la version d'Ibn Hazm, qui lui semble la plus logique. Selon celle-ci, Dihya descend des Zénètes et a comme ancêtre Medghassen. (A suivre...)