Définition - En arabe, Kahena désigne une devineresse. En grec, Kahena est tiré de Karina qui signifie être pur. Pour les Berbères des Aurès, elle s'appelait Dyhia Tadmut, qui veut dire la belle gazelle en tamazight. D'autres Chaouis disent Damya, qui vient du verbe edmy en tamazight, qui signifie devineresse. Les écrivains en langue arabe au Moyen-Âge rapportent le nom de Dihya et le surnom de Kahina à l'exemple d'Ibn Khaldoun. La majorité des écrits sur cette femme reprennent son surnom, Kahena, dans les récits historiques ou littéraires. Le surnom Kahena a plusieurs significations en arabe, ou en grec. En arabe, Kahena désigne une devineresse et en grec, Kahena est tiré de Karina qui signifie être pur. La présence de deux des six anciennes nécropoles réservées aux Cohanim en Afrique du Nord qui se trouvaient à Biskra et à Bône pourraient être reliées à la famille de la Kahena. La conquête de l'Afrique du Nord est décidée par le chef de la dynastie ommeyade, Muawiya 1er. À l'aube de l'invasion, l'unité politique et administrative de la Berbérie orientale et centrale (les Aurès, actuellement à l'est de l'Algérie et à l'ouest de la Tunisie) était en grande partie réalisée par Kusayla, chef de la résistance à la conquête musulmane du Maghreb (règne de 660 à 686). Kusayla entre en conflit avec Oqba Ibn Nafi Al-Fihri, général de l'armée des Ommeyades. À son décès en 686, Dihya prend la tête de la résistance. Elle était issue de la tribu des Djerawa, une tribu berbère zénète de Numidie, selon les chroniqueurs en langue arabe au Moyen-Âge. Fille unique, elle aurait été élue ou nommée par sa tribu après la mort de son père. Dihya procéda à l'appel de nombreuses tribus d'Afrique du Nord orientale et du Sud pour déclencher la guerre contre les Ommeyades. Elle défait par deux fois la grande armée des Ommeyyades grâce à l'apport des cavaliers des Banou Ifren. Elle règne sur tout l'Ifriqiya pendant cinq ans. Vaincue en 693 par Hassan Ibn en N'uman dans la dernière bataille contre les Omeyyades, elle se réfugie dans l'Amphithéâtre d'El Jem. Elle est enfin faite prisonnière, puis décapitée au lieudit Bir El-Kahina. Les chefs de l'armée ommeyade envoient sa tête en trophée au calife Abd El Malik en Syrie. (A suivre...)