Un discours de plus de 13 heures du sénateur Rand Paul. Debout dans un hémicycle quasi-vide, le républicain, héros de la frange libertaire du parti, proteste contre le manque de transparence de l'administration de Barack Obama autour du programme secret d'assassinats ciblés par drones et l'utilisation éventuelle de ceux-ci sur le territoire américain. Le Sénat lui offre la plus efficace des plateformes. Le règlement permet aux orateurs de garder la parole jusqu'à épuisement, même si les 99 autres sénateurs souhaitent la lui couper. Ici, on ne plaisante pas avec les droits de la minorité. Pour l'interrompre, les démocrates doivent déposer une motion qui leur permettra, deux jours après, d'organiser un vote où 60 voix sur 100 seront alors nécessaires. A 11H47 (16H47 GMT) mercredi matin, Rand Paul annonce «01Je me lève aujourd'hui pour commencer l'obstruction de la nomination de John Brennan à la CIA. Je parlerai jusqu'à ce que je ne puisse plus parler. Un gros classeur à anneaux posé sur son pupitre, il lit des notes, des articles de Wired.com, des Post-It: un long flot de paroles entrecoupé de réflexions improvisées et forcément répétées. Onze heures plus tard, il parlait encore, sans avoir le droit de s'asseoir.