La protection des ressources halieutiques au niveau des côtes algéroises nécessite une utilisation rationnelle des engins de pêche et davantage de textes réglementaires, a estimé mercredi à Alger l'inspecteur à l'Institut national supérieur de la pêche et de l'aquaculture, Mohamed Abbas. "La pêche dans les côtes algéroises est menée par des engins archaïques. Les pêcheurs doivent être formés et informés sur le respect de la maille réglementaire ainsi que sur l'utilisation des outils de pêche, dont certains sont prohibés, comme le filet à maillage dérivant et la pêche à la dynamite", a indiqué Abbas lors d'une journée d'étude sur la protection de l'écosystème marin et la biodiversité. Il a souligné la nécessité d'une utilisation rationnelle des engins de pêche afin d'éviter les "effets dévastateurs" dans le milieu marin, plaidant pour la mobilisation de tous les moyens possibles afin de sensibiliser les pêcheurs sur cette "mauvaise" pêche qui "cause des pertes de quantités énormes de poissons", notamment, la sardine. M. Abbas a constaté que des chalutiers pratiquaient la pêche à quelques mètres seulement du rivage et même durant la période de reproduction des poissons, en dépit de la réglementation qui, a-t-il dit "fixe bien la date de l'ouverture et de la fermeture de la période de pêche ainsi que les zones réservées à cette activité". Pour lui, une enquête minutieuse sur les engins de pêche utilisés à Alger est "plus que nécessaire". Les participants à cette journée d'étude ont souligné la nécessité de mettre en place un réseau d'observation et d'information à cet effet. Dans ce contexte, M. Ounesti Abdelkader, chargé d'étude et de synthèse au ministère de la Pêche et des Ressources halieutiques a indiqué que la réservation des ressources halieutiques était tributaire de la production d'une information fiable sur l'environnement marin. M. Ounesti a suggéré l'encouragement de la prévention par la multiplication des actions de démonstration telles que celles menées dans le cadre de TALBAHR", un dispositif national de lutte contre les pollutions marines. "Il faut promouvoir l'action et la participation du public à la préservation de l'environnement marin et sensibiliser les gens dont l'activité est liée à la mer aux notions de sécurité, de qualité, d'hygiène et de préservation des ressources halieutiques", a-t-il ajouté. Le même responsable a appelé à la consolidation de la réglementation et le respect de la législation par les pêcheurs et autres professionnels. Concernant les défis et les enjeux des ressources halieutiques, l'expert a mis l'accent sur l'importance de les préserver, étant donné leur caractère "limité et non recyclable". Il a expliqué que les stocks de poisson étaient limités par pays selon les espèces en raison de la surexploitation, les mauvaises conditions climatiques et la pollution de l'environnement marin. L'évolution croissante de la population côtière, l'érosion côtière, la dégradation de la qualité des eaux marines et l'utilisation d'explosifs dans le cadre des activités de la pêche sont des aspects qui perturbent l'environnement marin, a-t-il encore souligné.