Barka et barakat sont les termes habituellement utilisés pour dire à quelqu?un «assez», «arrête-toi», «tu en fais trop» ; barka ma tetmeskhar (arrête de te moquer), barka ma tetfenyen (arrête de paresser), barakat a?yit (arrête je suis fatigué). On dit aussi : stop ! avec un verbe, stopi. Stop et barakat se combinent parfois dans une formule pléonastique : aya stopi barka (allez stop arrête). Le kabyle, lui, emploie la formule dayen (c?est fini), formule polysémique qui signifie aussi bien «arrête, tu dépasses les limites» que «ça y est, j?ai fini». Mais revenons à stopi : on stoppe tout ce qui ennuie ou qui exagère, dans le geste comme dans la parole. Stopi est souvent perçu comme brusque et impoli : c?est pourquoi on le remplace quand on ne veut pas choquer par khlas, qui signifie également (assez), mais qui est plus neutre. A moins de le prononcer avec brusquerie : khlas ! ou de le renforcer par un autre terme : aya khlas (allez, en voilà assez !). C?est khlas d?ailleurs qui fournit, dans la plupart des parlers algériens, le verbe finir : khelast (j?ai fini), khlaset lkhudma (le travail est fini), etc. Les langues algériennes ont emprunté au français le verbe finir, employé absolument : fini ! ou dans l?expression si fini (c?est fini). Cette dernière s?emploie non seulement pour dire qu?on a fini, mais aussi qu?on est fini : si fini, rah?t fiha (c?est fini, je suis perdu !), avec un petit air d?adieu. On emploie également le verbe dans le sens «faire des finitions» : had el kheyat, ya?raf ifini (ce couturier fait du travail fini). Les jeunes affectionnent un autre verbe français : rriti, (arrêter) qui a tendance à remplacer chez eux tous les autres verbes.