Conséquences - La sous-estimation, la méconnaissance des risques du monoxyde de carbone et le non-respect des règles de sécurité préconisées sont à l'origine des accidents. On parle de 151 décès par inhalation de monoxyde de carbone en 2012 en attendant le bilan de 2013 qui ne s'annonce pas meilleur, et peut-être même pire. Les campagnes de sensibilisation n'ont, jusque-là, pas eu l'effet escompté. Résultat : les citoyens payent au prix fort leur négligence, à l'origine de la plupart des cas. C'est un fait avéré, les risques d'incendie ou d'intoxication par monoxyde de carbone ne sont pas liés exclusivement à l'utilisation d'appareils défectueux. Ces drames sont davantage la conséquence directe d'une omission des règles de sécurité et du non-respect des mesures d'aération que de la qualité du matériel utilisé. Ce sont là les conclusions aussi bien des services de la Protection civile, de la Société de distribution de l'électricité et du gaz (SDA) que des commerçants. «Faute d'une aération permettant un renouvellement de l'air de la maison et d'une vérification des installations, le monoxyde continue de faire des victimes», atteste le chargé de communication au niveau de la Direction générale de la Protection civile. Le manquement au respect des normes de conformité des systèmes d'évacuation serait à l'origine de décès de 80% des victimes par inhalation de gaz, certifie la SDA. Il n'est toutefois pas sérieux d'occulter la part de responsabilité des importateurs qui, peu soucieux de la sécurité du consommateur, n'hésitent pas à inonder le marché de produits bas de gamme. Et ce au vu et au su des services douaniers instruits pourtant de pratiquer un contrôle rigoureux de tous les appareils de chauffage importés, selon les mesures annoncées à maintes reprises par le ministère du Commerce. Les décès générés par ce «tueur silencieux» qui s'invite à chaque période hivernale restent très élevés notamment dans les régions reculées qui, pour se prémunir des nuits glaciales, se rabattent sur les chauffages à portée de main. Défectueux ou contrefaits, l'important dans ces moments de grand froid est de se sentir au chaud. Ainsi, l'installation et la mise en marche sont souvent effectuées par des personnes qui n'ont pas les compétences requises. La mort devient dans ces cas de figure inévitable. Les zones ayant payé un lourd tribut de ce risque domestique majeur demeurent les Hauts-Plateaux à l'image de Tiaret, Médéa, Djelfa, Tissemsilt et Sétif. Des régions connues pour leur froid insoutenable en hiver.