Comment passer l'hiver sans victimes suite à l'inhalation de monoxyde de carbone dégagé par les appareils de chauffage. Avec la commercialisation des chauffages contrefaits ou ne répondant pas aux normes de qualité, des victimes seront déplorées. Même si en chiffres le nombre d'incidents a diminué lors des cinq dernières années, les décès enregistrés n'ont pas connu le même rythme, a relevé hier Abdelkader Boussourdi, PDG de la Société de distribution de l'électricité et du gaz d'Alger (SDA), filiale du groupe Sonelgaz. Lors d'une conférence de presse, animée à Alger, M. Boussourdi a annoncé le coup d'envoi de la campagne annuelle de sensibilisation contre les accidents liés à la mauvaise utilisation du gaz naturel, à travers les trois wilayas relevant de ses compétences, Alger, Boumerdès et Tipasa. Depuis une dizaine d'années déjà, la SDA organise ces campagnes de sensibilisation pour une utilisation du gaz naturel en toute sécurité durant la période hivernale caractérisée par une forte utilisation des équipements de chauffage. Depuis 2008, la SDA a enregistré 55 incidents dus à l'inhalation de gaz brûlé, a-t-il indiqué. Cependant, les principales causes de ces accidents qui ont causé 38 décès et 55 blessés sont «le manque d'entretien des installations et la mauvaise évacuation des gaz brûlés», a ajouté Mme Sadat, responsable de la communication de la SDA. Concernant les incidents sur les réseaux de distribution gérés par la SDA, M Boussourdi a indiqué que 19 cas ont été enregistrés entre 2008 et 2012, sans déplorer de pertes en vies humaines. Il a regretté, en revanche, les mauvaises pratiques des propriétaires des habitations qui effectuent des modifications sur les installations sans consulter la SDA pour avoir la conformité des installations. «La responsabilité de la SDA est engagée lorsque la fuite est constatée avant le robinet d'arrivée du gaz. A l'intérieur des habitations, ce sont les clients qui sont tenus de réparer les fuites. Les services de la Sonelgaz se limiteront à la fermeture du robinet d'arrivée du gaz», a-t-il expliqué. Les responsables de la SDA présents à la conférence de presse ont abordé les différentes causes à l'origine des incidents dus à l'inhalation de gaz brûlés, citant entre autres, le sous-dimensionnement des conduites d'évacuation, le manque de bouches d'aération, la non vérification des installations à l'arrivée de la saison hivernale, l'absence ou le mauvais entretiens des appareils de chauffage. En cas de doute, les citoyens doivent, en premier lieu, fermer le robinet d'arrivée du gaz, qu'ils doivent connaître son placement même lorsqu'ils sont de simples locataires. Avant le début du froid, les installations doivent être vérifiées systématiquement par des professionnels afin de garantir une utilisation sécurisée des appareils.
Un call center pour recevoir les doléances des clients De son côté, le directeur technique gaz à la SDA, Mohamed Hakkoum, a mis également l'accent sur les dangers de fuites de gaz engendrées par une utilisation partielle de l'installation lorsque la construction n'est pas totalement achevée. Dans ce cas précis, la fuite de gaz peut engendrer de graves conséquences alors que personne ne se rendait compte. «Il faut obstruer les conduites qui ne sont pas encore branchées», a-t-il dit. M. Boussourdi a insisté aussi sur l'importance du certificat de conformité remis par les installateurs des conduites à l'intérieur des foyers. «C'est sur la base de ce certificat que la SDA autorise l'ouverture du robinet d'arrivée du gaz». Par ailleurs, la SDA reçoit une moyenne journalière de 40 réclamations mais dont une grande partie s'avère infondée, a-t-il noté, annonçant la prochaine création d'un call center dans le but d'améliorer le service client. Ce call center se chargera de recevoir les réclamations des clients établis dans les trois wilayas d'Alger, Boumerdès et Tipasa. Ainsi le million d'abonnés pourra appeler la SDA pour signaler notamment des fuites ou faire des réclamations. Un appel d'offres sera lancé pour acquérir les équipements nécessaires pour lancer ce centre d'appel. A une question sur la non-conformité des appareils de chauffage commercialisés en Algérie, M.Boussourdi a noté que le danger de la commercialisation des appareils contrefaits ne relève pas de sa compétence. A propos du taux de raccordement au gaz, il reste faible dans les trois wilayas du Centre (Alger, Boumerdès et Tipasa) puisqu'il ne dépasse pas les 50%. «Sur un million d'abonnés pour l'électricité, la SDA ne compte que 500 000 clients pour le gaz».