En l'espace de moins de deux mois, le monoxyde de carbone a causé de décès de quatre personnes à Bou-Ismaïl, wilaya de Tipasa. En effet, après la mort d'un homme de 65 ans et sa mère âgée de 92 ans le 15 décembre dernier dans leur demeure suite à l'inhalation des gaz toxiques émis par le chauffe-bain, le «tueur silencieux» a encore sévi ce vendredi. La victime, un vieux couple habitant la rue Belkacem Mechmach, à proximité de l'établissement d'enseignement secondaire Ould Torki de Bou-Ismaïl. Selon les voisins, information confirmée ensuite par la Protection civile, l'homme né en 1926 et son épouse âgée de 62 ans étaient à l'intérieur de leur demeure lorsque le drame s'est produit. A l'origines, un réchaud qu'utiliseraient les défunts pour chauffer leur appartement en ce temps de froid. Devant le manque d'aération à l'intérieur de leur maison, le monoxyde de carbone s'y est accumulé. Ce n'est que le vendredi matin que les deux corps inanimés ont été retrouvés par les pompiers qui ont été alertés par les voisins. Les dépouilles mortelles des deux victimes ont été acheminées à l'hôpital de Koléa pour déterminer les circonstances exactes de leur mort. Pourtant, il est facile, selon un officier de la Protection civile, d'éviter ce genre d'accident, pour peu que les précautions et les consignes d'usage soient respectées. «Pour éviter la propagation dans un environnement clos, du monoxyde de carbone, gaz inodore et incolore, il faut prendre des précautions simples mais efficaces au demeurant. Il faut effectuer régulièrement, minimum une fois chaque année, un nettoyage (ramonage) des conduits et cheminées, aérer l'intérieur de l'habitat et respecter les consignes d'utilisation des appareils de chauffage, tout en les faisant vérifier, au moins une fois par an, par des professionnels», soutient un officier de la Protection civile. Un cadre de la direction de Tipasa, relevant de la Société de distribution de l'électricité et du gaz (SDA), avertit que «0,1% de monoxyde de carbone dans l'air peut provoquer une mort après une exposition d'une heure seulement. Pire encore, avec un taux de 10% c'est la mort instantanée. Il faut aussi souligner que le monoxyde de carbone qui résulte de la combustion d'une énergie inflammable incomplète réside dans le fait que ce gaz prend la place de l'oxygène dans le sang. Une fois la personne intoxiquée, elle risque une asphyxie et une mort certaine».