Seuls 20 films d'expression amazighe (tous genres confondus) ont été financés depuis 2007 par les différents mécanismes d'aide et de soutien à la production cinématographique relevant du ministère de la Culture. «Ce nombre de films reste dérisoire, voire insignifiant, et s'explique en grande partie par l'insuffisance de l'offre de scénarios», a estimé Abdelkrim Aït Oumeziane, directeur général du Centre national de cinématographie algérienne, lors d'une journée d'étude consacrée à la production cinématographique et télévisuelle amazighe, organisée en marge de la 13e édition du Festival du film amazigh qu'abrite la wilaya de Tizi Ouzou du 23 au 28 mars courant. Dans ce contexte, il a fait savoir que la commission de lecture des scénarios du ministère de la Culture «reçoit des sujets de scénarios intéressants, mais mal encadrés», tout en assurant que ladite commission «est souveraine en matière de rejet ou d'acceptation du projet de scénario». Abdelkrim Aït Oumeziane a, ensuite, précisé que les mécanismes d'aide et de soutien à la production cinématographique «concernent la production, la post-production, la distribution du film et, récemment, l'aide à la réécriture du scénario». Cette importance accordée au scénario tient au fait qu'il «conditionne la réussite de tout film, dont le coût de réalisation est évalué sur la base du scénario de sa production». S'exprimant au sujet de l'insuffisance d'écriture du scénario en tamazight, El-Hachemi Assad, commissaire du Festival du film amazigh, a rappelé que «le Festival a initié, durant ces dernières années, une résidence d'écriture (de scénario), se déroulant au mois de juin de chaque année à la cité côtière d'Azeffoun». Interrogé, par ailleurs, sur la promotion du film amazigh par l'Entreprise nationale de la Télévision nationale (toutes chaînes confondues), l'intervenant, qui a déploré l'absence du représentant de cette institution à cette journée d'étude, a estimé que «le nombre de films primés par le festival, portés au petit écran, reste peu de chose comparativement à la place devant revenir au cinéma amazigh dans les grilles des programmes des différentes chaînes de la Télévision nationale».