Problème - Les oppositions de propriétaires terriens constituent «un obstacle qui hypothèque la réalisation de nombreux projets de développement» dans plusieurs communes de la wilaya. «Ces oppositions empêchent l'entame de projets dans différents secteurs, notamment l'ouverture de routes, les canalisations d'eau potable, l'installation de transformateurs électriques, la réalisation de centres de traitement et d'enfouissement des déchets et les décharges publiques», a souligné, mardi, le wali, Kamel Abbes, en réponse aux questions des membres de l'Assemblée populaire de wilaya (APW). Les contestations sont notamment le fait de propriétaires terriens résidant dans les communes d'Afir, de Baghlia, de Zemmouri, de Khemis El-Khechna, de Dellys, de Corso, de Bordj Menaïel, de Naciria et de Timezrit, a-t-il expliqué, précisant que cette attitude était «la principale cause du retard accusé dans l'achèvement de projets ou des reports dans leur lancement». Les autorités locales se retrouvent – à chaque fois que des contraintes apparaissent – en train d'actualiser les procédures liées aux projets concernés et dans la plupart des cas à réévaluer leurs coûts, ce qui nécessite du temps pour effectuer l'ensemble des démarches légales y afférentes. Le premier magistrat de la wilaya de Boumerdès a mis l'accent sur la nécessité d'impliquer le mouvement associatif et les élus afin de «persuader les opposants à permettre l'utilisation de leurs terres dans des projets d'utilité publique» et qui apportent «une amélioration des conditions de vie au niveau des communes concernées». M. Abbes a également affirmé qu'il ne recourrait pas souvent à la mobilisation de la Force publique pour surmonter cet écueil, car, a-t-il expliqué, «le développement ne doit pas être imposé aux citoyens avant l'utilisation de toutes les voies de dialogues et de concertation». Il a suggéré, à cet effet, aux élus de l'APN, de l'APW et des APC de mettre en place des «comités de sages» qui compteraient également des représentants de l'administration et des représentants de la société civile afin «d'assumer le rôle de médiation entre les autorités et les propriétaires terriens». Cet arbitrage «est à même de trouver des solutions à ces obstacles d'opposition et permettre de relancer les projets en stand-by dans les meilleurs délais», a souligné le wali de Boumerdès. En outre, lors de cette session de l'APW, pas moins de trois dossiers sont à l'étude. Il s'agit de la gestion des déchets ménagers, le développement rural et le bilan de l'exercice 2012. L'état déplorable des routes, la dégradation de l'environnement, le manque d'emploi, voire l'absence d'une véritable politique de créations de postes de travail sont les points soulevés par les membres de l'APW. «La RN 68, reliant Chaâbet El-Ameur aux Issers, n'est pas achevée, alors que les travaux ont été lancés en 2009. Ce tronçon a causé la mort de pas moins de quatre citoyens», a relevé un élu du RND, qui signalera également l'axe routier du centre-ville des Issers, dont les travaux sont à l'arrêt depuis longtemps, causant des désagréments aux automobilistes et aux citoyens. «Il faut plus d'une heure pour rejoindre le centre-ville». Les élus n'y sont pas allés avec le dos de la cuillère pour dénoncer les carences et les retards constatés dans plusieurs secteurs, comme le logement, le tourisme, la santé, l'éducation, la formation, l'enseignement supérieur, l'eau potable, l'assainissement, le transport, l'éclairage public et les prestations de services dans l'administration. Nombreuses sont les localités qui sont touchées par l'enclavement, comme Ahfir, Timezrit, Chabet et les villages de Dellys, pour ne citer que celles-là. Ces dernières, qui sont en marge du développement, continuent de subir au quotidien le calvaire de l'absence de l'eau potable et de l'utilisation de fosses septiques, en l'absence d'un réseau d'assainissement.