La ville a également souffert de la convoitise des puissances étrangères, alors même qu'elle était occupée successivement par les Romains, les Vandales, les Arabes et les Turcs. Souvent, elle s'est défendue farouchement contre les envahisseurs, mais rarement elle a pu les contenir tant leur puissance militaire était supérieure. Pourtant, l'histoire a retenu qu'Alger a eu, à plusieurs reprises, la mer comme alliée. Par trois fois, notamment, les éléments en furie sont venus à la rescousse de la ville pour mettre en déroute la flotte ennemie. La tempête a défait, en 1515, une flottille de 80 voiliers conduite par Francesco de Vera. Les historiens rapportent que des vagues énormes avaient brisé littéralement les navires espagnols armés par le cardinal Jimenes, obligeant les agresseurs à regagner précipitamment leur contrée d'origine. Ce fut un triomphe pour le roi autoproclamé d'Alger : Baba Aroudj. Le frère de ce dernier, Kheïreddine, qui lui succéda en 1518, a pu, à son tour, défaire un autre amiral espagnol, Hugo de Moncade, grâce à une tempête providentielle en août 1531. Mohammed Hassan, nouveau prince successeur de Kheïreddine, affronta les flottes combinées de Charles Quint et des Gênois dans un combat douteux, en octobre1541. Les troupes levées par l'empereur d'Espagne étaient, en effet, cantonnées en surnombre à hauteur de Bab El-Oued et du Hamma, sur terre, alors qu'au large d'Alger menaçait une armada de navires de guerre. La bataille faisait rage et il semblait bien que l'armée de Charles Quint allait prendre la ville, notamment par le côté ouest, quand les éléments se déchaînèrent. Le golfe d'Alger fut soudain en proie à une violente tempête. Les vents qui faisaient rage, rompirent les amarres des voiliers ennemis, les jetant les uns contre les autres ou les fracassant sur les récifs. Ce fut une effroyable nuit pour l'orgueilleux souverain espagnol qui n'arrivait plus, raconte-t-on, à compter ses pertes. Dépité, le grand Charles Quint dut abandonner la partie.