Résumé de la 38e partie n La petite ville va devenir la capitale d'un puissant Etat qui va tenir tête pendant trois siècles aux puissances chrétiennes. Aroudj s'est emparé de plusieurs vaisseaux ennemis et a tenté d'arracher Béjaïa aux Espagnols, il a aussi aidé à évacuer de nombreux musulmans persécutés d'Espagne, qu'il a installés sur les côtes maghrébines. Arrivé à Alger en 1515, Aroudj, organise la défense de la ville, mais il ne parvient pas à déloger les Espagnols du Penon. On veut faire partir les Turcs et une conspiration éclate au cours de laquelle Selim Toumi est tué. Aroudj prend le pouvoir et fait de la ville une place forte dans la lutte contre les Espagnols. Après la mort de Aroudj, ses frères, désignés sous le nom collectif de Barberousse, lui succèdent. Son frère Khaïreddine sera considéré comme le fondateur de la Régence d'Alger, qu'il va placer sous l'autorité de l'empire ottoman. La petite ville va devenir la capitale d'un puissant Etat qui va tenir tête pendant trois siècles aux puissances chrétiennes. Les Européens vont tenter de réduire cette puissance, en attaquant à plusieurs reprises la ville. L'empereur d'Espagne, Charles Quint, qui parvient à remporter des succès à Tunis, contre les Barberousse, va connaître, en 1541, devant Alger, une grande défaite. Il y perdra près de 400 navires, soit les deux tiers de sa flotte. Les Français, pour ne pas subir la même déconfiture, éviteront le débarquement se contentant de bombarder la ville à plusieurs reprises (en 1661, en 1665, en 1682-83, en 1688) et les Anglais en feront autant (en 1665, en 1672 et surtout en 1816). Les Espagnols vont essayer encore de réduire Alger, mais ils échoueront, ainsi que les Américains, qui ont tenté leur chance, en 1815. En 1830, à la veille de l'occupation française, Alger comptait plusieurs milliers d'habitants. C'était une ville fortifiée à cause des agressions dont elle n'a pas cessé, pratiquement depuis le XXVe siècle, d'être l'objet. L'ancienne bourgade berbère a été remplacée par une nouvelle ville, construite sur le flanc d'une colline, avec au sommet, une citadelle, La Casbah. La ville était entourée d'une muraille qui descendait jusqu'à la mer et qui était renforcée par un fossé profond. L'historiographie coloniale, pour mieux justifier l'occupation, décrira la population algéroise comme une population fanatique et inculte, uniquement préoccupée par la piraterie et la rapinerie. Au contraire, tous les témoignages de l'époque évoqueront une population affable, accueillante et industrieuse. Il y avait pas moins de 100 écoles où allaient les garçons et les filles, il y avait plusieurs fabriques d'étoffes qui confectionnaient des vêtements que l'on exportait dans tout le Maghreb et l'Asie. Les Français prennent la ville en 1830, en prétextant une offense, un coup d'éventail, faite à leur consul par le Dey d'Alger. En réalité, le gouvernement français ne voulait pas rembourser un prêt, contracté auprès de la régence, et de plus il cherchait, par une expédition, à détourner son opinion publique des problèmes intérieurs. Le débarquement a lieu le 18 juin 1830 à Sidi Fredj. Le 5 juillet de la même année, après une résistance désespérée des Algérois, le Dey signe la capitulation. Alger est livrée à l'armée française qui va piller la ville et massacrer des centaines de personnes. Alger va servir de base pour la conquête du pays. Elle servira aussi de base au mouvement nationaliste qui déclenchera, le 1er novembre 1954, la guerre de libération nationale qui conduira à l'indépendance du pays, le 5 juillet 1962. Maintenant, place aux contes (à suivre...)