L'accès à Kaesong, devenu un pion stratégique dans la guerre des mots que se livrent Pyongyang et Washington, restait fermé ce samedi matin, la Corée du Nord refusant depuis mercredi l'entrée du site aux Sud-Coréens qui s'y rendent quotidiennement pour travailler. Plusieurs camions sud-coréens chargés de ravitailler le site ont été contraints de rebrousser chemin sur injonction nord-coréenne. La zone industrielle de Kaesong, créée en 2002, forme l'une des trois régions administratives spéciales de la Corée du Nord. Elle se trouve à moins de 10 km au sud-est de la ville de Kaesong et à environ 5 km de la Zone coréenne démilitarisée, ainsi qu'à environ 50 km au nord-ouest de Séoul, la capitale de la Corée du Sud, tandis que Pyongyang, la capitale nord coréenne est à plus de 140 km vers le nord-ouest. Le parc industriel intercoréen, développé dans cette zone sur une superficie de 66 km2, est un effort de collaboration économique entre les deux Corée et est accessible directement par la route et le rail à partir de la Corée du Sud. Sa construction a commencé en juin 2003 et, en août 2003, les deux Corées ont ratifié une entente économique destinée à faciliter les investissements. Le projet pilote a été complété en juin 2004 et le parc a ouvert ses portes en décembre 2004. Actuellement, 123 entreprises sud-coréennes emploient 50 000 nord-coréens. Chaque jour, depuis cette date, 400 Sud-Coréens franchissaient la frontière par l'autoroute du Gyeongui pour se rendre à leur travail totalisant un million de passages entre 2003 et 2012.