La Russie est préoccupée par la situation explosive autour de la Corée du Nord, a déclaré, hier, le vice-ministre russe des Affaires étrangères, Igor Morgoulov. Ce qui se passe préoccupe sans aucun doute la Russie parce qu'il s'agit d'une situation explosive à proximité de nos frontières en Extrême-Orient, a déclaré M. Morgoulov. Nous appelons toutes les parties à s'abstenir de toute déclaration et de tout acte susceptibles d'aggraver la situation, a poursuivi le diplomate. Je ne pense pas qu'une des parties fasse exprès pour déchaîner la guerre. Mais dans la situation actuelle très tendue, il suffit d'une erreur humaine banale ou d'une défaillance technique pour que la situation devienne hors de contrôle, a souligné M. Morgoulov. Le dirigeant de la Corée du Nord, Kim Jong-Un, a ordonné vendredi dernier des préparatifs en vue de frappes de missiles visant le continent américain et les bases des Etats-Unis dans l'océan Pacifique, en réponse à des vols d'entraînement de bombardiers furtifs B-2 américains. La Corée du Nord a empêché , hier, les employés sud-coréens d'entrer dans le complexe industriel intercoréen de Kaesong, poussant Séoul à ne pas exclure une action militaire pour protéger ses ressortissants. La veille, Washington avait promis de se défendre et de protéger ses alliés sud-coréen et japonais face à Pyongyang, le secrétaire d'Etat américain John Kerry qualifiant le comportement du dirigeant nord-coréen de dangereux et d'irresponsable. Séoul évoque une action militaire pour protéger ses citoyens établis au Nord Le ministre sud-coréen de la Défense a annoncé ,hier, disposer d'un plan d'urgence, qui prévoit un possible recours à la force, pour garantir la sécurité de ses citoyens travaillant dans le complexe industriel de Kaesong, en territoire nord-coréen, fermé par Pyongyang. Nous avons préparé un plan d'urgence, y compris une possible action militaire, en cas de situation grave, a déclaré Kim Kwan-Jin lors d'une réunion de députés du parti conservateur majoritaire. Nous devons tenter d'empêcher la situation d'empirer, a-t-il ajouté. La Corée du Nord a empêché ,hier, matin les employés sud-coréens d'entrer au sein de Kaesong, symbole de la coopération entre les deux pays, mais avait indiqué que les Sud-Coréens se trouvant à l'intérieur pourraient le quitter. Selon Séoul, seuls neuf Sud-Coréens, sur les 861 présents à l'intérieur, avaient pu repartir en début d'après-midi, heure locale.Plusieurs ont choisi de rester au sein du complexe pour s'assurer du bon fonctionnement des sociétés pour lesquelles ils travaillent, a précisé le ministère sud-coréen de l'Unification, en charge des relations entre les deux pays. Kaesong, ouvert en 2004, emploie 53.000 Nord-Coréens travaillant pour le compte de 120 entreprises sud-coréennes, dans le secteur manufacturier principalement (habits, chaussures, montres, ustensiles de cuisine...). Il accueille également plusieurs centaines de Sud-Coréens. La fermeture de Kaesong, une première depuis 2009 --le site avait été fermé une seule journée--, intervient dans un contexte de très vives tensions dans la péninsule.