En 1997, les policiers de Phoenix, une petite ville à 20 km au nord de Durban, en Afrique du Sud, réalisèrent qu'une seule et même personne était responsable de plusieurs meurtres de femmes dans la région des champs de canne à sucre. Ils contactèrent le superintendant de Durban, Philip Veldhuizen, en raison de la formation spéciale qu'il avait reçue sur les serial killers. Veldhuizen se rendit à Phoenix et étudia les dossiers. Il constata que le mode opératoire du tueur était toujours le même et qu'ils étaient bien en présence d'un tueur en série : le 1er juillet 1997, on avait découvert trois corps de femmes attachées, brûlées et en état de décomposition avancé dans les champs de canne (ceux-ci sont incendiés chaque année pour en faciliter la récolte). Un quatrième corps fut découvert le lendemain, décomposé mais pas brûlé. Veldhuizen appela alors la personne qui lui avait fourni cette formation spéciale sur les serial killers : la «profileuse» Micki Pistorius. Elle proposa aux policiers de fouiller dans leurs archives, à la recherche de cas semblables. Le 14 juillet, ils avaient répertorié 10 cas présentant des similitudes. Toutes les victimes, des femmes noires entre 20 et 30 ans, avaient été découvertes dans la région des plantations de canne à sucre de Phoenix et du Mont Edgecombe, près du «township» de Kwa Mashu. Elles avaient toutes été trouvées dans un périmètre de 3 km dans les plantations, certaines à peine à quelques mètres les unes des autres. Elles avaient toutes été attachées, étranglées et bâillonnées avec leurs sous-vêtements. Micki Pistorious quitta Johannesburg pour rejoindre le superintendant Veldhuizen à Durban afin de dresser le profil du tueur. En étudiant les meurtres, elle remarqua que l'assassin avait un rituel très particulier et précis dans sa façon de tuer et d'attacher ses victimes. «Normalement, il n'aurait pas eu besoin d'attacher ses victimes, parce qu'elles n'offraient aucune résistance, vu qu'elles étaient inconscientes ou déjà mortes. Mais il les attachait quand même. Il leur liait les pieds et les poings dans le dos, leur entourait la tête avec un morceau de leur vêtement et, finalement, enfonçait un bout de tissu dans leur bouche. Tout cela était inutile.» Micki Pistorious conseilla aux policiers de patrouiller dans les champs de canne à sucre. Comme les cannes mesurent plus de deux mètres de haut, on utilisa des chiens. Ceux-ci permirent de découvrir sept nouveaux corps ! Tous étaient décomposés, mais à des stades différents. Sur le plus récent d'entre eux, les policiers effectuèrent un prélèvement d'ADN grâce à un mégot de cigarette fumé à la fois par la victime et par le tueur. A l'étude des rapports d'autopsie, Micki Pistorious comprit que le tueur était zoulou : toutes ses victimes avaient été ligaturées selon un rituel sexuel zoulou, «l'ukuzoma», un mode contraceptif. Elle assura que le tueur était un homme «de la région», voire un voisin, car toutes les femmes l'avaient suivi dans les champs de cannes sans offrir de résistance, comme si elles le connaissaient. De plus, il semblait parfaitement connaître les champs. (à suivre...)