Visite - La semaine culturelle de Sétif à Alger s'est ouverte, hier, à la Salle Atlas. Pour la journée d'hier, le public a eu droit à un spectacle de chant et de danse folklorique donnée par la troupe El-Wiaam, avec leurs costumes traditionnels et les instruments musicaux flûte et bendir. Les artistes ont pu capter l'attention de l'assistance qui, émerveillée par la mélodie, a pris part au spectacle. Le public pourra également découvrir une exposition de photos consacrée à la wilaya de Sétif à travers les différentes étapes de son histoire. Depuis Setifis nom phénicien donné à la ville, puis Sétif du beylek de l'Est à l'époque ottoman, sans oublier Sétif du 8 Mai 1945 et enfin Sétif de nos jours. On peut voir sur l'une des photos exposées, les fouilles archéologiques opérées sur le gisement d'Aïn El-Hanech. Selon Aghbal Fatima Zohra, chef du Département inventaire au Musée de Sétif, «ce gisement est le plus important, il a le mérite de révéler l'existence de l'homme dans la région depuis plus de deux millions d'années d'histoire.» L'exposition met, par ailleurs, en valeur d'autres lieux mythiques de la wilaya, à l'exemple d'Aïn el-Fouara et les différentes zaouïas consacrant le culte religieux. Le volet intellectuel est présent par les manuscrits exposés. Le visiteur est invité à découvrir des manuscrits qui remontent à plusieurs siècles, portant sur la religion et la langue arabe, fruits des recherches et études de grands savants. Outre la valeur intellectuelle de ces manuscrits, l'occasion est offerte d'apprécier la calligraphie. L'exposition met en valeur l'important volume de l'explorateur El Wartilani qui relate le voyage qu'il a mené du Maghreb au Hijaz. Le manuscrit du grand savant Zine Eddine Khaled abordant les notions de grammaire de la langue arabe, côtoie l'autre manuscrit sur le «fiqh» du cheikh El Senoussi. Plusieurs autres volumes du Saint Coran qui remontent au IIe siècle de l'Hégire sont aussi exposés. L'authenticité et l'ancestralité de la wilaya de Sétif sont montrées à travers une scénographie consistant à reproduire des scènes de la vie. Des modèles, vêtus de costumes de la région, simulent les travaux de la vie ordinaire des Sétifiens d'antan avec la préparation du lait caillé et du couscous pour les fêtes de mariage. Des objets tels que le métier à tisser, le moulin traditionnel ainsi qu'une vaisselle en terre et des objets artisanaux en cuivre, des bijoux, bagues, chaînettes, gourmettes en argent et en cuivre, de la poterie et du bois, «L'mèthred» avec support, des petites «gassâas» décorent la scène. - L'habit traditionnel n'est pas à négliger. «Le burnous» costume masculin, et «la m'laya», voile féminin ne sont pas absents. Ces habits résument l'authenticité et l'héritage historique de la région. L'auteur de cette scénographie est Lekhiar Achach, connu pour avoir signé les décors des films ‘Mustapha Ben Boulaïd' et ‘Hors-la-Loi'. «Dans ce tableau, on voulait recréer l'ambiance de la vie de nos aïeux, nos traditions sont menacées par la modernisation», souligne-t-il, et d'ajouter : «A Sétif, j'ai créé une association qui s'intéresse à nos traditions et nous avons pu intéresser les jeunes à cet héritage. Pour la m'laya ce n'est pas seulement un vêtement, mais un voile qui relate l'histoire d'un peuple qui a souffert et qui a porté un deuil historique...c'est aussi un habit de coquetterie très féminin.»La manifestation culturelle qui prendra fin vendredi prochain, fait état d'un programme riche et varié ( poésie, concerts de chants, représentations théâtrales...)Une cinquantaine d'artistes prendront part pour animer cette manifestation culturelle qui est organisée pour encourager les échanges interrégions. A ce propos, Yazid Gherzouli, commissaire du festival culturel local des arts et des cultures populaires de la wilaya de Sétif, soulignera : « C'est un rendez-vous annuel qui s'inscrit dans notre agenda culturel. Chaque année nous visitons 5 wilayas dans le but de faire connaître notre patrimoine et créer un espace de rencontre entre les artistes locaux.»