Spécificité - La wilaya, de par sa situation géographique, se trouve être le point de rencontre des différentes variantes culturelles dont regorge le pays. A l'ouest, l'on retrouve la daïra de Mansourah coincée par un triangle formé par les trois frontières des wilayas de Bouira, M'sila et Béjaïa, où se mêlent toutes les traditions culinaires et vestimentaires avec la kachabia, le burnous blanc ou en poils de chameau, le oubarr, le turban, la gandoura blanche et, bien sûr, la traditionnelle robe kabyle avec ses vives couleurs, la robe sétifienne, le hidjab et même le haïk blanc et noir de Sétif. Aussi, toutes ces coutumes, traditions et modes de vie de la Kabylie, du sud du pays, de l'Est, se trouvent conjugués dans cette région de Mansourah, appelée aussi Les portes de fer (el-bibane, d'où les Biban). Pour les traditions chaouies, mêlées aussi au mode de vie sétifen, elles se trouvent particulièrement dans les communes montagneuses des daïras de Ras El-Oued et Bordj Ghdir, au sud-est de la ville de Bordj Bou-Arréridj, limitrophes aux wilayas de Batna et M'sila. Toutes ces traditions constituent une véritable mosaïque au sein des familles bordjiennes qui habitent le chef-lieu de la wilaya, où l'on peut vous préparer toutes les spécialités de ces régions, sans oublier des plats ruraux comme e-zraïqa (un mélange de semoule, sauce, beurre, lait de vache et œufs) et hasoua (des spaghettis maison, piquants, à la sauce rouge ou bouillis au lait). Il existe, bien sûr, d'autres plats communs à toutes les régions du pays comme errfis, el-bradj (mélange de semoule et de dattes).Mais les traditions propres à la région de Bordj Bou-Arréridj se remarquent notamment lors de la célébration de l'arrivée du printemps, au début du mois de mars où la population organise des journées en plein air, pique-niquant trois vendredis consécutifs dans les prés et forêts, préparant tous les plats traditionnels que seules, aujourd'hui, les vieilles mères connaissent, tels que la galette de printemps, préparée avec du blé et cuite avec du jaune d'œuf. Ainsi donc, avec ces quatre frontières sétifienne (à l'est), sahraouie (au sud, M'sila), kabyle (au nord, Béjaïa) et chaouie (au sud-est, Batna), la wilaya de Bordj Bou-Arréridj est une véritable mosaïque où toutes les dimensions de la culture algérienne, dans ses formes de vie, est présente. A cela, il faut ajouter que dans la daïra de Zemmourah, au nord-est de la wilaya, un haut lieu de religion musulmane, l'on retrouve aussi des traditions turques, mais avec le temps, elles ont été imprégnées de toutes les traditions algériennes. En tout cas, toutes les familles qui résident dans la région de Bordj Bou-Arréridj peuvent prétendre être de toutes les régions d'Algérie. On ne peut passer sous silence, le fait que c'est probablement la seule ville où les mariages sont fréquents entre familles kabyles, arabes, chaouies et même mozabites.