Confusion - Les consommateurs sont pris en otage par les décisions des deux représentants de cette même corporation. Alors que les deux représentants de l'UGCAA se disputent la représentativité du syndicat, des boulangers auraient décidé de mettre leurs menaces à exécution, en annonçant qu'ils observeront une journée de protestation mardi prochain. Lors d'un point de presse animé, hier, au siège de l'Union générale des commerçants et artisans algériens, le président de l'Union nationale des boulangers «se démarque de ce mouvement de protestation dont seuls les organisateurs sont responsables», soulignant qu'«il n'y a au niveau national qu'une seule Union officielle reconnue par l'Etat et qui représente la catégorie des boulangers». M. Kalafat a préféré plutôt faire aboutir les revendications des boulangers. «Les boulangers revendiquent, en effet, une marge bénéficiaire de 20 % sur le prix de revient, la réduction des charges fiscales et parafiscales et la diminution du prix de la farine de 2 000 à 1 500 DA. Selon le même interlocuteur, le recours à la grève n'est pas écarté mais seulement dit-il : «Nous attendons actuellement la réponse du ministère sur ce dossier et d'ici à la fin du mois, nous allons trancher la question en présence des membres du conseil national des boulangers.» Pour sa part, le président de la corporation, Maâmar Hentour, a déclaré parallèlement à Belouizdad que la journée de grève qui s'amorce n'a aucune connotation politique et que c'est pour faire aboutir leurs revendications que les boulangers ont décidé d'un arrêt de travail d'une journée. Selon M. Hentour, ces derniers travaillent à perte et réclament une augmentation substantielle du prix du pain pour équilibrer leurs comptes et continuer à exercer leur métier. Même son de cloche chez les boulangers qui ont observé, hier, samedi, des rencontres régionales lors desquelles il a été question de s'informer sur les derniers développements des négociations entre les deux parties et exposer les véritables motifs de la grève prévue ce mardi. Selon le représentant des boulangers de la wilaya d'Oran, les positions des représentants des boulangers et le ministère du Commerce ne semblent pas se rapprocher et ce, en dépit des simulations faites par les deux parties pour évaluer le coût réel de la baguette de pain. Le ministère de tutelle n'a pas accepté l'ensemble des propositions émanant des professionnels du pain. Rappelons qu'une commission nationale a été installée par le département de Benbada afin d'effectuer des visites sur le terrain au sein de quatre boulangeries dans les wilayas de Béchar, d'Oran, de Constantine et d'Alger, en vue d'évaluer le coût de revient réel de la baguette de pain. Le prix de revient du pain fixé par cette commission se situe entre 9,50 et 10,50 DA.