Retrait n Le médiateur international Lakhdar Brahimi devrait démissionner prochainement de son poste d'envoyé spécial de l'ONU et de la Ligue arabe pour la Syrie, ont indiqué hier des diplomates. Selon un diplomate d'un pays membre du Conseil de sécurité, M. Brahimi «a vraiment envie de démissionner et on s'efforce de le persuader de rester à son poste quelques jours de plus». «Il a dit à tout le monde qu'il voulait partir, il y a peu d'espoir qu'il reste», a indiqué un diplomate arabe. L'ancien ministre algérien des Affaires étrangères, âgé de 79 ans, avait été nommé le 17 août 2012 pour succéder à Kofi Annan, lui-même démissionnaire. Des rumeurs sur le départ de M. Brahimi circulent depuis plusieurs semaines, alimentées par l'impasse dans le conflit et par des critiques émanant à la fois du pouvoir syrien et de l'opposition. Le régime syrien a annoncé la semaine dernière qu'il allait cesser de coopérer avec M. Brahimi en sa qualité d'émissaire de la Ligue arabe, celle-ci ayant décidé fin mars de donner le siège de la Syrie à l'opposition. Cette décision de la Ligue a achevé de convaincre le médiateur d'abandonner son poste, ont indiqué des diplomates. «Il veut démissionner parce qu'il a l'impression que la Ligue arabe a pris un autre chemin que celui de l'ONU», a expliqué le diplomate du Conseil de sécurité. A l'occasion de sa dernière audition devant le Conseil le 19 avril, M. Brahimi n'avait pas dissipé les rumeurs sur sa démission. M. Brahimi a rencontré lundi à Washington le secrétaire d'Etat John Kerry qui s'est efforcé de le convaincre de rester, selon des diplomates. Ceux-ci soulignent que MM. Ban et al-Arabi, ainsi que les cinq pays membres permanents du Conseil de sécurité (Etats-Unis, France, Russie, Royaume-Uni, Chine) souhaitent que Lakhdar Brahimi poursuive sa médiation. Selon Richard Gowan, de l'Université de New York, une démission prochaine de M. Brahimi «tomberait à un très mauvais moment pour les Etats-Unis». Aux yeux des adversaires du président américain , le départ de M. Brahimi «prouverait qu'il n'y a plus de solution diplomatique possible et qu'il est temps d'intervenir». Le médiateur, ajoute M. Gowan, a été «pris au piège, entre un régime syrien qui l'a traité avec mépris et des gouvernements arabes sunnites qui ne veulent pas de compromis avec (le président syrien) Bachar al-Assad». «Ban Ki-moon ne se précipitera pas pour nommer une troisième personne» comme médiateur, estime un diplomate du Conseil de sécurité. «Après Annan et Brahimi, qui peut espérer faire mieux ?». R. I. / Agences