Résumé de la 114e partie - Sharon est arrivée à se libérer ; mais reste trop faible pour agir car il ne reste plus de temps : la bombe va exploser d'un instant à l'autre... Treize minutes. Elle ne pouvait pas marcher. Même si elle parvenait à se traîner jusqu'à la bombe, elle risquait de la cogner en se cramponnant au bord de l'évier, en essayant de l'attraper. Elle pouvait la faire exploser simplement en l'effleurant. Elle se souvenait du soin extrême avec lequel Renard maniait les fils. Il n'y avait plus d'espoir pour elle. Il fallait chercher à libérer Neil. Si elle y arrivait, il pourrait sortir, avertir quelqu'un. Elle lui arracha son bâillon. «Sharon. — Oui. Je vais essayer de défaire tes liens. Je vais peut-être te faire mal. — ça ne fait rien, Sharon.» Et soudain elle l'entendit. Le bruit. Quelque chose cognait sourdement contre la porte. Est-ce qu'il revenait ? Avait-il changé d'idée ? Serrant Neil contre elle Sharon fixait la porte. Elle s'ouvrait. L'interrupteur fit un déclic. Dans la lumière poussiéreuse, elle vit ce qui semblait être une apparition trébucher vers elle, une femme, une vieille femme avec un filet de sang qui lui coulait de la bouche, des yeux hagards enfoncés dans leurs orbites. Neil se pressa contre Sharon tandis que la femme s'avançait ; il contemplait avec horreur la forme qui tombait en avant, s'affaissait par terre comme un sac de linge sale. La femme gisait sur le côté, elle tentait de parler : Le couteau... dans mon dos... au secours... s'il vous plaît... enlevez-le... j'ai mal... voudrais mourir ici...» La tête de la femme touchait le pied de Sharon. Son corps était grotesquement tordu. Sharon aperçut le manche du couteau entre ses omoplates. Elle pourrait libérer Neil avec le couteau. Frissonnante, elle saisit le manche à deux mains, tira. Le couteau résista avant de céder, d'un seul coup. Elle le tenait, la lame affilée et menaçante, maculée de sang. La femme gémit. En un clin d'œil, Sharon avait tranché les cordes de Neil. «Neil... cours... sors d'ici... crie aux gens qu'il va y avoir une explosion... vite... descends les escaliers... il a une grande rampe... prends-la... va jusqu'au quai, monte l'autre escalier... il y aura des gens... papa viendra... vite... sors de la gare... fais sortir tout le monde... — Mais, Sharon...» La voix de Neil était suppliante. «Et toi ? — Neil... vas-y. Cours !» Neil se glissa hors du lit de camp. Il essaya de marcher, trébucha se redressa. «Mes jambes... — Neil, vite. Cours ! Cours !» Avec un dernier regard implorant, Neil obéit. Il sortit de la pièce sur le palier. Il descendit les escaliers. Sharon avait dit de descendre les escaliers. Tout était si calme ici, si effrayant. Il avait si peur. La bombe. Peut-être allait-il trouver quelqu'un, peut-être pourraient-ils sauver Sharon. Il devait trouver quelqu'un pour sauver Sharon. Il était au pied des escaliers. Quelle direction fallait-il prendre ? Il y avait tellement de tuyaux, une rampe. (A suivre...)