Résumé de 22e partie n Après avoir essayé à maintes reprises de joindre Sharon par téléphone et n'obtenant aucune réponse, l'inquiétude le gagne… Non. Sharon lui aurait téléphoné si elle avait décidé de ne pas venir chez lui. A moins que Neil n'ait eu une nouvelle crise d'asthme... et s'il avait fallu le transporter d'urgence à l'hôpital ? Cela n'aurait rien d'étonnant s'il avait entendu parler de l'exécution de Thompson à l'école. Neil avait des cauchemars de plus en plus fréquents ces temps-ci. Il était 19h 29. Le train partait dans une minute. Il le manquerait s'il se mettait à téléphoner au docteur, à l'hôpital ou aux Perry, et devrait attendre quarante-cinq minutes avant le prochain. La ligne était peut-être en dérangement à cause du mauvais temps. On ne s'en apercevait pas tout de suite, parfois. Steve composa le numéro des Perry, puis changea d'idée. Il raccrocha, traversa la gare au pas de course. Dévalant quatre à quatre les escaliers qui menaient au quai, il monta dans le train au moment où les portes se refermaient. Au même instant, un homme et une femme passaient devant la cabine téléphonique qu'il venait de quitter. La femme portait un long manteau gris déformé. Un foulard d'un bleu crasseux lui couvrait la tête. L'homme avait un bras passé autour d'elle. De l'autre main il agrippait un gros sac de toile kaki. Sharon regardait fixement les mains puissantes qui tenaient le revolver, les yeux fureteurs qui glissaient du salon aux escaliers et s'attardaient sur son corps. «Que voulez-vous ?» murmura-t-elle. Au creux de son bras, elle sentait le corps de Neil agité de violents soubresauts. Elle resserra son étreinte, le pressa contre elle. «Vous êtes Sharon Martin.» C'était une constatation. La voix était monocorde, sans inflexion. Sharon sentit une boule lui serrer la gorge. Elle fit un effort pour avaler. «Que voulez-vous ?» répéta-t-elle. Le léger sifflement continu dans la respiration de Neil... et si la peur lui donnait une de ses crises d'asthme ? Elle essaya de se montrer coopérative. «Je dois avoir quatre-vingt-dix dollars dans mon sac... — Fermez-la.» Le ton uniforme la glaça. L'inconnu laissa tomber le sac qu'il portait. C'était un grand sac de toile kaki, du genre sac de marin. Il fouilla dans sa poche et en tira une pelote de corde et un rouleau de larges bandes. Il les laissa tomber à côté d'elle. «Bandez les yeux du gosse et attachez-le, ordonna-t-il. — Non ! Je ne peux pas faire ça ! — Vous feriez mieux de le faire !» Sharon baissa les yeux sur Neil. Il dévisageait l'homme. Ses yeux étaient vitreux, les pupilles énormes. Elle se souvint qu'après la mort de sa mère, il était resté dans un état de choc profond. «Neil… Je…» Comment l'aider le rassurer ? (à suivre...)