Illégal - L'extraction et l'exportation de roche phosphorique depuis les mines de Boucraâ à El-Ayoun, augmentent de jour en jour. Western Sahara Resource Watch (WSRW) poursuit sa surveillance des exportations de phosphate du Sahara occidental occupé. Son rapport actualisé en septembre dernier, fournit les détails des exportations et des navires impliqués dans le commerce pour la période (d'observation) du 1er juin au 31 août de l'année dernière. Au cours de cette période d'observation, un total de 20 vraquiers sont entrés dans le quai de chargement de phosphate à El-Ayoun, soit en moyenne, tous les 4 jours et demi et avec une capacité de chargement de 40 000 tonnes. Les navires ont été suivis de leur chargement à leurs destinations. Le tableau des détails sur les navires et leurs destinations complète ce rapport. Sur cette période, ces 20 navires ont emporté un total de 814 000 tonnes de phosphate sahraoui. Si l'on arrondit à 800 000 tonnes pour les trois mois de la période d'observation, on peut en déduire une exportation annuelle moyenne de 3,2 millions de tonnes. Toutefois, moins de vraquiers sont arrivés à El-Ayoun dans la période du 1er janvier au 31 mai. On peut donc estimer que pour 2012, le total des exportations de phosphate du Sahara occidental occupé est de l'ordre de 2,5 à 2,8 millions de tonnes. Au cours de l'été 2012, le prix du marché du phosphate de la qualité produite par la mine de Boucraâ est de 175 $/tonne en moyenne. Par conséquent, la valeur marchande totale du phosphate du Sahara occidental exporté au cours de la période d'observation est de 142 450 000 dollars. Il s'ensuit que la valeur marchande prévisionnelle des exportations de phosphate du Sahara occidental occupé pour l'année 2012 sera d'au moins 400 millions de dollars. Le commerce d'exportation de phosphate continue à enrichir le Maroc comme puissance occupante au Sahara occidental. En dépit de leur valeur, les exportations de phosphate restent méconnues par les Nations unies et les organismes de la communauté internationale. Il n'y a pas non plus d'expression d'inquiétude au sujet de la diminution ni à long terme de l'épuisement des réserves de phosphate de Boucraâ. Le commerce d'exportation actuel épuise la ressource à un taux d'au moins 2 % par an. En juillet dernier, le sommet de l'Union africaine a formellement adopté un document politique appelant à l'arrêt du pillage minier du continent. La «Déclaration d'Addis Abeba sur la construction d'un avenir durable pour l'industrie extractive en Afrique : de la vision à l'action» adoptée par la Deuxième Conférence des ministres de l'Union africaine responsables des ressources minérales et du développement, vise à mettre un arrêt immédiat de la spoliation injuste des ressources minérales sur le continent africain.