LANZAROTE - La militante sahraouie des droits de l'homme, Aminatou Haidar, qui observait jeudi son 25e jour de grève de la faim pour réclamer son retour à El Ayoun occupée d'où elle a été expulsée par le Maroc, a réitéré sa volonté de rentrer chez elle "morte ou vivante, avec ou sans passeport". "Ma revendication est de rentrer au Sahara occidental morte ou vivante, avec ou sans passeport", a déclaré la militante sahraouie au cours d'une conférence de presse à l'aéroport de Lanzarote, à l'occasion de la Journée internationale des droits de l'homme, qui correspond au 10 décembre de chaque année. Elle a été déportée le 14 novembre de l'aéroport d'El Ayoun occupée par les autorités marocaines à l'île de Lanzarote (Canaries) après lui avoir confisqué son passeport et lui interdit toujours le droit d'y retourner. "Malgré 25 jours de grève de la faim, mon moral est plus haut que jamais", a-t-elle affirmé, en précisant que la lettre qu'elle avait reçue récemment de la part de ses deux enfants l'a renforcée dans ses convictions de "poursuivre la lutte en faveur de la cause". La militante sahraouie, qui a réaffirmé que le Front Polisario est "le seul représentant légitime" du peuple sahraoui, a ajouté, par ailleurs, qu'il appartient au gouvernement espagnol de trouver une solution à la "situation qu'il a lui-même créée", suite à son acceptation de l'accueillir après son expulsion du Sahara occidental. Elle a affirmé également que "personne ne peut faire pression" sur elle ou l'alimenter de force, comme l'envisage le gouvernement espagnol. Par ailleurs, la militante sahraouie des droits de l'homme a demandé "au monde et, particulièrement, aux mères" de soutenir sa revendication de retourner au Sahara occidental et lancé un "appel urgent pour la protection des droits de mon peuple, le peuple sahraoui", dans une lettre ouverte à l'occasion de la Journée internationale des droits de l'homme. "En ces moments où l'on célèbre une journée sacrée pour l'humanité, une journée d'idéaux et de principes garantissant les droits fondamentaux, en tant que défenseure des droits de l'homme, je suis en grève de la faim depuis 25 jours à cause de l'injustice et de l'absence du respect aux droits de l'homme", a dénoncé Haidar dans sa lettre. Dans ce sens, elle a souligné qu'elle ressentait "plus que jamais la douleur des familles sahraouies séparées depuis plus de 35 ans par le +Mur de la honte+, long de plus de 2.600 km". "Aujourd'hui, comme chaque jour qui passe, je souffre en pensant à mes compagnons emprisonnés. Je souffre en pensant également aux sept militants des droits de l'homme qui, par décision arbitraire du gouvernement marocain, vont comparaître devant un tribunal militaire et qui risquent la peine de mort. Je pense également à la population sahraouie, opprimée et réprimée quotidiennement par la police marocaine dans les territoires sahraouis occupés", écrit Aminatou Haidar. Le SG de l'Union des juristes sahraouis appelle la communauté internationale à ne pas abandonner Aminatou Haidar ALGER - Le secrétaire général de l'Union des juristes sahraouis (UJS), Aba El Haissen, a appelé, jeudi à Alger la communauté internationale à ne pas abandonner la militante sahraouie, Aminatou Haidar, en grève de la faim depuis plus de trois semaines pour contester contre son éloignement arbitraire. Dans une intervention à l'occasion de la célébration de l'anniversaire de la Déclaration universelle des droits de l'homme, Aba El Haissen a précisé que la célébration de cette journée, placée cette année par la Commission européenne sous le thème "non à la discrimination", coïncide avec la grève de la faim de la militante sahraouie. Il a estimé, à ce propos, qu'il est "inadmissible que le monde abandonne cette militante pacifiste et ouvre la voie au royaume marocain pour qu'il persiste dans ses violations des droits de l'homme au Sahara occidental occupé". Après avoir rappelé les conditions de détention de la militante sahraouie par les autorités marocaines dans la ville d'El Ayoun occupée, il a estimé que cette "attitude est immorale et constitue une violation flagrante du droit international humanitaire". L'intervenant a condamné cet acte "qui prive une mère de sa famille et de sa patrie", indiquant que la militante "risque la mort à tout moment en raison de sa privation de ses droits garantis dans les chartes et conventions internationales". Il a souligné en outre que les autorités marocaines "ont expulsé une citoyenne d'un territoire international sous responsabilité de l'ONU et qui n'a pas encore bénéficié de l'autodétermination en attendant sa décolonisation". En dépit de la solidarité affichée par la communauté internationale avec la militante Aminatou Haidar, les autorités marocaines "s'obstinent dans leur position en interdisant le retour de la militante dans son pays", a ajouté le secrétaire général de l'UJS. "Il n'est pas étonnant qu'Aminatou Haidar jouisse de la reconnaissance et de l'honneur dans toutes les régions du monde car, il s'agit-là d'une militante internationale qui a consacré sa jeunesse à la défense des hautes valeurs adoptées par l'ONU et garanties dans les chartes internationales y afférentes, à savoir le respect des droits de l'homme et le droit des peuples à l'autodétermination". Aminatou Haidar: une organisation australienne appelle Navi Pillay à faire pression sur le Maroc SIDNEY - L'agence humanitaire internationale relevant du conseil australien des syndicats ouvriers a appelé la Haut-commissaire des Droits de l'Homme de l'ONU, Navi Pillay a "intervenir rapidement et faire pression sur le Maroc" pour permettre à la militante Aminatou Haidar de retourner au Sahara occidental. Rappelant que la militante Aminatou Haidar, a entamé sa 25e journée de grève de la faim à l'aéroport de Lanzarote (Canaries) après avoir été expulsée illégalement par les autorités marocaines avec la complicité des autorités espagnoles, l'organisation australienne a interpellé la Haut-commissaire de "ne ménager aucun effort en faveur d'une solution juste à la cause d'Aminatou Haidar et pour lui permettre de retourner chez elle, conformément à l'article 12 de la charte internationale des droits civiques et politiques". Après avoir indiqué que le gouvernement espagnol se dérobait à ses responsabilités dans le règlement de cette question, l'organisation australienne a souligné l'importance de l'intervention de la Haut-commissaire auprès du Maroc pour l'inciter à accepter le retour de la militante sahraouie à El Ayoun" (capitale occupée du Sahara occidental). A l'occasion de la célébration de la journée mondiale des droits de l'Homme, l'organisation a interpellé la Haut-commissaire des Nations unies des droits de l'homme et la communauté internationale de ne pas ignorer la cause d'Aminatou Haidar et de la soutenir dans sa lutte loyale. Le conseil des syndicats australiens a exprimé son soutien à tous les efforts visant à trouver une solution rapide et pacifique à la question du Sahara occidental occupé souhaitant que l'ONU respecte les droits légitimes du peuple sahraoui pour mettre fin à l'exil des Sahraouis qui n'a que trop duré.