Explosion - Le K-141 «Koursk» était un sous-marin nucléaire lanceur de missiles de croisière russe de classe Oscar II projet 1941... Le samedi 12 août 2000, le «Koursk» est en exercice en mer de Barents (nord de la Norvège et de la Russie occidentale), dans le cadre de grandes manœuvres visant à montrer au peuple russe que la flotte est de nouveau opérationnelle comme l'avait promis Vladimir Poutine lors de son élection. Selon la thèse officielle, il devait lancer deux torpilles d'exercice, de type 65-76 (plus familièrement Tolstouchka, «grosse fille», sur un croiseur de classe Kirov. Suite à une série d'incidents survenus au niveau du système de propulsion des torpilles 65-76, la marine russe va vivre en cette journée d'été, l‘une des plus grandes catastrophes qu'elle ait connue. En effet, quelques heures à peine après avoir pris la mer, deux explosions font sombrer le «Koursk» à approximativement 135 km de la principale base navale de la Flotte du Nord de la marine militaire russe, la ville de Severomorsk. À 11h 28 heure locale (7h 28 GMT), peu avant le lancement des torpilles, une première explosion d'une puissance équivalant à 100 kg de TNT et d'une magnitude sismique de 1,5 se produit dans le compartiment avant du sous-marin. Selon la version officielle, ce serait une fuite de peroxyde d'hydrogène (employé pour initier la propulsion des torpilles) qui aurait réagi avec le cuivre et le laiton des compartiments torpille, conduisant à une réaction en chaîne. La cloison étanche qui sépare la salle des torpilles du reste du bâtiment étant ouverte, peut-être pour éviter une surcompression d'air lors du lancement des torpilles, mais selon toute vraisemblance plutôt à cause d'une erreur humaine, l'onde de choc se propage aux deux premiers compartiments, tuant probablement sur le coup les sept marins du premier et blessant grièvement les trente-six présents dans le second, où se trouve le poste de commandement. Au cours des deux minutes qui suivent, le commandant du navire, qui officie dans le troisième compartiment, ne lance pas de signal de détresse. Aucune balise de détresse n'est larguée, mais le dispositif automatique qui était censé réagir à tout feu ou explosion dans le sous-marin, est endommagé. Alors que le reste de l'équipage pense avoir échappé au pire, deux minutes et quinze secondes après le premier choc, une explosion bien plus importante ébranle le «Koursk». Nulle part où aller, le sous-marin étant en immersion les marins savent déjà qu'ils vivent leurs derniers instants... Lire demain : «Le ‘'Koursk'' ne refera pas surface...»